L'appartement partagé à plusieurs reste à la mode chez les étudiants. Expérience formidable ou super-galère ? Quelques précautions s'imposent.
Tous sont d’accord sur un point. La première étape est de bien choisir ses colocataires. Anaëlle, étudiante en sociologie, les a trouvés via Internet et ne regrette rien. « Mais, précise-t-elle, il est important de savoir avec qui l’on va vivre. J’ai rencontré plusieurs fois mes « colocs » avant de m’engager. » Plus qu’une amitié ou un logement, c’est une vie en commun et un quotidien qu’il faut gérer.
« L’important est d’être tolérant. Si une chose déplaît, il faut le faire remarquer avec humour. » Couche-tôt ou fêtard, organisé ou éparpillé, le colocataire idéal de l’un peut-être le cauchemar d’un autre. S’assurer de partager la même conception de la vie à plusieurs, c’est éviter les mauvaises surprises.
Loyer divisé, mètres carrés gagnés
Puis vient le choix du logement avec, en premier, le critère économique. « Notre appartement me change de mon ancien 15 m2, constate Marielle, 20 ans. Ma chambre n’est pas plus grande mais j’ai enfin de la place et, en étant trois, je paye moins cher. » Ce qui nécessite de s’assurer qu’on a pris en compte toutes les dépenses. Chauffage à l’électricité ou au gaz, appartement bien isolé ou vieilles installations, mieux vaut anticiper l’hiver. Le bilan énergétique obligatoire, payé par le propriétaire et fourni aux locataires, est un bon début.
Pour devenir une colocation économiquement et écologiquement responsable, des petites astuces existent. Afin de limiter la consommation en eau, pendant les brossages de dents et la vaisselle, un réducteur d’eau adapté sur le robinet est peu coûteux et efficace. Un simple thermomètre permet de régler la bonne température de chaque pièce, et d’éviter le gaspillage pour quelques degrés.
La proximité avec le centre-ville ou le lieu d’étude est une autre condition. « Nous voulions emménager près de notre fac, pour le reste, il a fallu faire des concessions », expliquent Vincent et Benoît, étudiants à Beaulieu. Si l’emplacement idéal n’est pas toujours possible, la proximité d’un parc, d’une laverie automatique ou d’une bibliothèque, permet de relativiser.
S’organiser au quotidien
Il faut aussi gérer les finances. Pot commun ou réfrigérateur à étagères divisées, le tout est de trouver sa formule. Pour les factures, l’organisation est souvent nécessaire pour éviter impayés ou confusions. Manon et ses colocataires se sont réparti leurs factures : « L’une gère les charges, l’autre l’abonnement Internet… On est chacune responsable de quelque chose. » Tandis que le ménage et les courses « se feront au fur et à mesure, en essayant de rester équitable ».
Sans oublier qu’on peut aussi improviser. Mélanie, 18 ans, en garde un souvenir amusé : « Pour la prérentrée, nous n’avions qu’un lit pour deux, un frigo et une table en carton. Le reste arrive au fil du temps. »
Tous se retrouvent une nouvelle fois pour estimer que « la discussion et l’écoute de l’autre » restent les meilleures réponses. Histoire de choisir, comme le résume Thomas, 21 ans, entre « expérience formidable ou super-galère ».