Chiffre d'affaires, trésorerie, commandes... La Capeb confirme la bonne santé du secteur du bâtiment en Maine-et-Loire, ce qui ne l'empêche pas d'afficher sa prudence.

283 réponses pour 1 200 adhérents sondés. On pourra toujours rétorquer que c’est peu. Mais l’échantillon de chefs d’entreprise qui ont répondu en septembre au questionnaire annuel de conjoncture de la Chambre artisanale des petites entreprises du bâtiment (Capeb) de Maine-et-Loire est suffisant pour confirmer une tendance : le secteur se porte (plutôt) bien.

Dans le prolongement d’un bon millésime 2017, les petits entrepreneurs du bâtiment (moins de cinq salariés pour la majorité d’entre eux) confirment avoir vu leur chiffre d’affaires progresser (pour 36 % d’entre eux) ou se stabiliser (49 %) au cours de l’année 2018.

«On n’arrive pas à trouver de carreleurs, de couvreurs. »

Eric Frémy. Président de la Capeb 49.

Quatre sur cinq évoquent aussi une conjoncture « assez favorable » ou « très favorable », sans que cela ne se traduise nécessairement sur l’amélioration de leur marge : 16 % seulement déclarent une hausse de celle-ci et 19 % de leur trésorerie. « On peut penser qu’ils se vendent un peu moins cher pour remporter les marchés », traduit Eric Frémy, le président de la Capeb 49, se gardant bien de toute interprétation euphorique. Chez les artisans du bâtiment, personne n’a oublié la crise de 2009.

Pour autant, les signes sont là qui confirment bien une reprise d’activité. À commencer par la visibilité. 37 % des entrepreneurs sondés ont signalé un carnet de commandes garni de 3 à 6 mois, et 12 % à plus de 6 mois. « C’est vrai en particulier pour ceux qui réalisent les plus gros chiffres d’affaires. C’est un point important, on n’avait plus vu ça depuis 2014 », souligne Rémy Viretto, le secrétaire général de la Capeb 49.

Autre signe de reprise, le recrutement. Comme l’an passé, 4 entrepreneurs sur 10 ont indiqué avoir embauché au moins une personne au cours de l’année et 3 sur 10 (+3 %) signalent vouloir recruter dans les 6 prochains mois.

Dernières bonnes nouvelles, spécifiques au Maine-et-Loire celles-ci, le nombre d’autorisations de logements neufs y progresse fortement (+9,5 % à fin août, alors qu’il diminue légèrement à l’échelle des Pays de la Loire) tout comme le nombre de mises en chantiers (+25,3 % contre +5 % pour la région).

« Le retour de bâton »

Pas étrangère à cette situation, la hausse de la demande sur Angers, où près de 900 emplois supplémentaires seraient nécessaires dès l’an prochain dans le bâtiment selon une étude récente, qui fait sourire Eric Frémy. « On se demande bien où on va aller les chercher. On n’arrive pas à trouver de carreleurs, de couvreurs. Ça commence à être tendu pour les maçons aussi et les menuisiers. Les chefs d’entreprise n’aiment pas recruter sans savoir s’ils pourront conserver leurs salariés », note le président de la Capeb.

Autres facteurs de prudence, voire de mécontentement : les menaces qui pèsent d’une part sur le dispositif Pinel qui favorisait l’investissement dans le neuf  et, d’autre part, sur le crédit d’impôt pour la transition énergétique (Cite) : « Les entreprises du bâtiment ont pu compter sur ces mesures pour retrouver de la stabilité. Notre crainte, c’est le retour de bâton. »

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