Entre 2012 et 2017, la taxe foncière a augmenté de 13,80 %, en moyenne, en Maine-et-Loire.
À l’automne, alors que les feuilles d’impôts se ramassent à la pelle, l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) vient jeter un pavé dans la mare fiscale. À partir de données issues du portail internet de la Direction générale des finances publiques et de celui de la Direction générale des collectivités locales, l’organisme est parvenu à décliner un large panorama de l’évolution de la taxe foncière en Maine-et-Loire, entre 2012 et 2017. Pour les représentants des propriétaires, le constat est sans appel.
En cinq ans, les contribuables du département ont dû absorber une hausse de taxe foncière de 13,80 % en moyenne, contre 11,71 % à l’échelle nationale (cinq fois plus que l’inflation). « Cette hausse est notamment due aux deux augmentations successives du taux départemental en 2016 et 2017, précise Marcel Crasnier, président de l’UNPI 49. Entre 2012 et 2017, ce taux a progressé de 19,80 %. Ce qui place le Maine-et-Loire dans le premier quart des départements français ayant enregistré les plus fortes hausses sur la période étudiée par l’UNPI.
« Ces augmentations sont incompréhensibles. On considère les propriétaires comme des vaches à lait », déplore Marcel Crasnier. Le président de l’UNPI 49 en veut pour preuve « les surplus de droits de mutation à titre onéreux (que perçoit le Département sur les ventes immobilières, ndlr) enregistrés ces dernières années » qui auraient pu, selon lui, modérer la hausse du taux de la taxe foncière. D’autant plus, appuie-t-il, que le produit de la taxe foncière pour la collectivité progresse mécaniquement chaque année de 1,2 % en raison de la hausse mécanique des bases prévue par la loi de finance. « Sans compter », ajoute-t-il, « que l’assiette de l’impôt évolue elle aussi avec la construction de nouveaux logements ».
« On peut donc raisonnablement estimer que les recettes de taxe foncière du Département augmentent de 2 % par an », pose Marcel Crasnier. Le taux appliqué par le Conseil départemental (21,26 %) reste néanmoins dans la moyenne nationale. Le Maine-et-Loire se situe en effet en milieu de tableau, loin derrière le Gers (33,85 %) mais largement devant Paris (5,13 %). Pas suffisant pour juguler l’agacement des propriétaires. « On peut espérer qu’en 2019 M. Gillet (président du Conseil départemental, ndlr) et M. Chalopin (son grand argentier, ndlr) ne feront pas à nouveau peser le remboursement de la dette creusée par leur prédécesseur M. Béchu (désormais maire d’Angers, ndlr) sur les propriétaires », grince Marcel Crasnier.
Ces hausses du taux départemental ont eu pour conséquence, en 2017, de placer Angers (qui avait déjà un taux communal élevé de 32,98 %) en tête du palmarès national des cinquante plus grandes villes ayant les plus forts taux de taxe foncière cumulés. Avec 56,42 %, la capitale de l’Anjou devance Amiens (55,87 %), Nîmes (55,70 %) et Le Havre (54,36 %). Même si elle reste élevée, la hausse de la taxe foncière ralentit. Elle était en France de 14,04 % entre 2011 et 2016, de 16,42 % entre 2009 et 2014, et de 21,17 % entre 2007 et 2012.
« Étant donné que la valeur locative retenue pour le calcul de l’impôt représente en principe la moitié d’une année de loyer, dans ces villes, les propriétaires bailleurs doivent abandonner théoriquement l’équivalent de plus de trois mois de loyer en impôt foncier », dénonce l’UNPI qui n’envisage pas d’amélioration à court terme : « Il y a de quoi être inquiet car avec la disparition programmée de la taxe d’habitation, la taxe foncière restera la seule variable d’ajustement fiscale pour les collectivités ».