Chaque été, dès que les partiels se terminent et que les résultats du bac tombent, la chasse au logement étudiant repart de plus belle.
Si l’on n’a pas toujours le choix du type de logement, son coût représente en moyenne 528 € par mois, soit près d’un tiers du budget des 3 millions d’étudiants français. Il vaut donc mieux connaître les forces et faiblesses de chaque option avant de signer.
Le studio : liberté chèrement acquise
Pas de file d’attente devant la salle de bain le matin, décorer ses murs selon ses propres goûts, inviter qui on veut, quand on veut, et pas de nourriture qui disparaît dans le frigo : l’indépendance du studio fait rêver tous les étudiants en recherche de leur premier logement.
Mais cette indépendance à un coût : en 2024, un studio étudiant s’affiche autour de 550 € mensuels charges incluses, et dépasse parfois 800 € dans les grandes métropoles, surtout lorsqu’il s’agit de studios loués meublés.
Surface modeste (20 m² en moyenne), loyers plus onéreux et dépôt de garantie sont le revers de la médaille de cette indépendance, même si les APL peuvent alléger quelque peu la note.
La colocation : plus de mètres carrés, moins de solitude
Deux ou trois amis, un grand séjour et un loyer divisé : la colocation reste l’alternative préférée au studio. Au programme : convivialité, partage des factures et des tâches ménagères ou entraide aux révisions, ainsi que tous les inconvénients classiques de la vie en communauté.
En fonction de votre degré de sociabilité, la colocation est une option intéressante puisque, si la part de loyer pour une chambre tourne autour de 458 €, la surface de vie est souvent le double d’un studio. À savoir que sous réserve de condition de revenus et de justification de sa quote-part de loyer, chaque colocataire peut percevoir les APL.
Cependant, il y a un point de vigilance à observer avant de signer votre bail, et c’est justement la nature de ce dernier. La plupart des colocations s’appuient sur un bail unique, généralement assorti d’une clause de solidarité. Ainsi, si un colocataire ne paie pas son loyer, les autres doivent couvrir sa part. Dans le cas de baux individuels, chacun n’est responsable que de sa chambre.
La résidence universitaire CROUS : petit prix et grande bataille
Tarif imbattable (150 € à 400 € par mois selon la ville), Internet inclus et campus à deux pas : c’est ce qu’on appelle avoir le beurre, et l’argent du beurre.
Cependant, bénéficier d’un logement Crous n’est pas une mince affaire. En effet, le parc national propose environ 175 000 places, soit une chambre pour dix‑sept étudiants.
Les places en résidences universitaires sont attribuées en priorité en fonction de critères sociaux, comme le revenu des parents, le caractère boursier de l’étudiant ou encore la distance entre le foyer et le lieu d’étude. Ces logements sont attribués lors des tours d’affectation entre mai et juillet.
Si vous n’êtes pas concernés par l’attribution sociale et qu’il reste des logements, vous pourrez tenter votre chance lors de la phase complémentaire d’attribution, qui débutera le 8 juillet cette année.
Chambres de 9 m² ou T1 de 18 m², sanitaires parfois partagés : la convivialité est réelle, mais il faut aimer partager le micro‑ondes avec quinze voisins à l’heure du dîner.
Les résidences étudiantes privées : services premium et facture XXL
Salle de sport, laverie dernier cri, salle d’étude 24/7 : ces immeubles ne lésinent pas sur le confort. Meublés, sécurisés, ils rassurent les parents inquiets. Le revers ? Des loyers qui flirtent avec 700 € pour 20 m² dans les métropoles. Toutefois, les baux « 10 mois » et l’absence d’achat de meubles peuvent compenser une partie du surcoût.
Le logement intergénérationnel : solidarité et loyer mini
Dormir chez un senior tout en rendant quelques services (courses, papotage, arrosage de plantes), c’est la cohabitation intergénérationnelle. Moyennant une présence bienveillante, l’étudiant bénéficie d’un loyer symbolique ou limité aux charges, parfois 150 € seulement. L’expérience est enrichissante, mais impose un cadre de vie plus calme qu’une coloc et une organisation plus stricte des retours tardifs.
De nombreuses associations existent pour permettre la mise en relation entre seniors et étudiants, telles que Nantes Renoue , Partageons un Havre ou 1toit, 2générations Lorient.
Formules flexibles : sous‑location, foyers, court séjour
Pour un stage de quelques mois ou une alternance, la sous‑location autorisée par le bailleur, les hôtels étudiants « mid‑stay » ou les foyers de jeunes travailleurs offrent un toit sans engagement d’un an. Les loyers à la nuit sont un peu élevés, mais restent compétitifs lorsque le séjour est court et que l’électricité et/ou Internet sont inclus. Astuce : comparez toujours le coût global plutôt qu’un loyer nu.
Comment choisir ?
Posez vos critères sur la table : budget (APL comprise), temps de transport, besoin d’intimité, tolérance au bruit. Un coliving high‑tech à 700 € peut s’avérer rentable si vous économisez l’abonnement à la salle de sport, tandis qu’un studio excentré devient une fausse économie dès que le pass transport fait exploser la facture. Et n’oubliez pas : un logement n’est jamais définitif.
Déménager après un semestre pour se rapprocher d’un stage ou d’une nouvelle bande de potes est parfois plus simple qu’on ne l’imagine, surtout dans les villes universitaires où la rotation est plus rapide.
Choisissez donc la formule qui sert vos études autant que votre équilibre de vie ; mais restez ouverts et flexibles, car on le sait, dans certaines villes étudiantes comme Rennes ou Nantes, la course au logement est parfois effrénée.