Quand un différend surgit, quand la rancune s'accumule sur un même palier ou dans un lotissement, des médiateurs aident à dénouer la crise.
Cité et médiation est présente, ce jeudi à Rennes, au Salon de la copropriété.
Trente ans d’expérience dans le métier de syndic ! Autant dire que Jean-François Lefeuvre a une petite idée des conflits de voisinage dans un immeuble ou un lotissement. « Sauf que l’aspect relationnel ne fait pas partie des missions d’un syndic. C’est un expert en comptabilité, il connaît aussi la réglementation technique, les aspects juridiques, mais ça s’arrête là ! » Alors, après sa carrière de syndic, il a enlevé sa casquette d’expert pour se consacrer seulement à l’aspect humain des relations de voisinage.
- 200 médiations par an
Avant, les voisins fâchés s’adressaient à la mairie. Depuis 2008, c’est l’association Cité et médiation qui s’en occupe. Une équipe de 18 médiateurs, des retraités mais aussi des actifs pour les trois quarts d’entre eux, traite chaque année quelque 200 médiations, dans les quartiers rennais. « Souvent des personnes qui travaillent déjà dans le secteur social. »
Les médiateurs bénévoles sont formés au début et tout au long de leur engagement dans l’association. « Des professionnels de la relation humaine leur donnent les clefs pour affronter les conflits, les discerner et dénouer la crise. » Quand un résident d’un immeuble ou d’un quartier vient voir un médiateur lors des permanences de Cité et médiation, il n’a pas de mots assez durs envers son voisin. Le médiateur adresse alors un courrier à la personne incriminée. « Dans 80 % des cas, les intéressés acceptent une rencontre. »
Lors de cet entretien, en présence de deux médiateurs, les règles du jeu sont claires : laisser parler l’autre, sans l’interrompre, les injures n’ont pas droit de cité et le ton ne doit pas monter. « C’est vrai aussi pour nous les médiateurs, la parole est sacrée et nous sommes là pour créer une bulle de confiance. »
« La parole sacrée »
Souvent, un événement déclencheur est survenu, mais il cache en fait du ressentiment accumulé. Huit fois sur dix, la médiation aboutit : « En se disant tout ce qu’ils ont sur le coeur, les deux parties parviennent à trouver elles-mêmes la solution et le conflit disparaît. D’ailleurs, notre règle veut que les voisins repartent ensemble. » Et en cas d’échec des pourparlers ? « Nous les invitons à contacter la commission d’accès au droit qui existe dans chaque quartier. »
Cité et médiation organise des permanences dans cinq secteurs de la ville (l’association propose aussi des médiations scolaires et au sein des entreprises). Horaires et rendez-vous au 09 83 75 28 23.
10e édition du Cosyad : le rendez-vous des professionnels de la copropriété, ouvert à tous, est organisé par l’Union des syndicats de l’immobilier ; de 11 h à 19 h à la Halle Martenot, place des Lices ; entrée libre.