Dans cette dernière partie, la situation se dénoue. En rappelant M.Michel, je me rends compte que la situation n’est pas celle que je pensais. M.Buchard est-il vraiment celui qu’il prétend être ?
Le pot aux roses
Je rentre au bureau, et rappelle M. MICHEL. J’ai souvenir de quelqu’un d’investi, serviable, mais peut-être un peu influençable. Après quelques échanges banals, je demande à M. MICHEL s’il est réellement le chauffeur de M. BUCHARD. Il me répond qu’effectivement, il lui arrive de l’emmener dans Rennes. Incroyable, c’est encore vrai ! Décidément.
“ Mais pourquoi fais-tu cela” demandé-je alors ? « Tout simplement, car il me doit 3 000 € que je lui ai prêtés et donc maintenant, je ne le lâche pas et je passe régulièrement ». Le premier masque tombe.
Je reprends mes notes de l’après-midi et appelle une consœur, Mme LAMI qui a soi-disant vendu une maison à M. BUCHARD. On ne se connait pas encore. Je me présente succinctement et lui demande si elle travaille avec lui. Je sens un grand moment de stress au bout du fil, de l’inquiétude et de l’énervement : « je n’ai pas de nouvelle de M. BUCHARD depuis deux mois. On a signé 2 compromis sur 2 biens différents, il n’a pas payé les dépôts de garantie qui étaient convenus lors des compromis et je n’arrive pas à la joindre. J’ai tenté il y a 2 jours et il m’a dit qu’il était en déplacement en Autriche pour une conférence et qu’il verrait ça à son retour semaine prochaine. Je n’en peux plus, je ne sais plus quoi dire à mes vendeurs et aux notaires ! ». Quand je lui ai précisé que je sortais à l’instant de chez M. BUCHARD, j’ai cru que ma consœur allait exploser, mais elle venait surtout de comprendre qu’elle s’était fait berner.
Je poursuis mon enquête et fait quelques recherches dignes d’un détective privé pour comprendre les certificats de financement de M. BUCHARD. Après quelques vérifications, mes doutes se confirment : les documents sont des faux. Certaines dates ne correspondent pas et les noms ont clairement été modifiés. En zoomant, c’est même assez grossier, mais si on regarde le document rapidement, on n’y voit que du feu.
La disparition provisoire
Fort de tous ces éléments, je conclus bien évidemment que le miracle n’aura pas lieu et que je ne ferai pas de vente avec cette personne. Pourtant, j’avais même prévenu le promoteur que j’avais potentiellement un client important sur ce dossier, mais que je devais lever quelques doutes auparavant.
Je tente de rappeler M. BUCHARD, qui ne répond pas. Je crois qu’il a compris que j’ai compris. Je lui envoie un message via l’application WhatsApp, avec laquelle nous communiquions depuis le début, en lui disant que ces documents ne sont pas valables et que s’il souhaite acquérir l’appartement, il me faudra d’autres justificatifs de fond. Et oui, je dois rester factuel et me tenir à mon rôle de professionnel de l’immobilier. Je ne suis ni gendarme, ni policier, ni juge, je dois donc m’en tenir aux faits et aux constats, quitte à laisser une porte ouverte si jamais le miracle devait avoir lieu !
C’est ainsi que cette conversation se clôtura sur WhatsApp, puisque je n’ai ensuite plus jamais eu de réponse. Je n’en attendais pas de toute façon et je me suis alors dit que j’entendrais plus parler de M. BUCHARD.
Mais figurez-vous que le culot est immense ! Il continue régulièrement de répondre aléatoirement à certaines de mes annonces immobilières, toujours via le même site d’annonce. Et j’imagine que je ne suis pas le seul ! Je reçois donc toujours ces emails, que je supprime directement ou que je m’amuse parfois à diffuser sur mes réseaux sociaux pour passer des messages de préventions.
Cette pratique est assez répandue, les exemples un peu partout en France sont nombreux, donc soyez vigilants et dites-vous que quand c’est trop beau et trop facile, il faut se méfier !