Dans la partie 1, je vous présentais M.Buchard, un acquéreur à fort potentiel. Viens à présent l’heure de parler du financement. Si le profil financier de M.Buchard semble idéal, l’est-il réellement ? Grande fortune ou écran de fumée ? C’est le sujet de cette partie 2.

Le financement et l’écran de fumée

Nous en venons à un aspect qu’il ne faut jamais négliger en immobilier, celui de qualifier le mode de financement d’un acquéreur : est-ce sérieux ? viable ? est-ce que la profession ou les revenus de la personne sont en phase avec le montant du bien ?

En tant que conseiller immobilier, c’est parfois un sujet délicat, car on commence à rentrer dans l’intimité d’un foyer, d’une personne, et nous devons avancer avec tact dans l’échange pour ne pas froisser certaines susceptibilités ou devenir trop indiscret.

Avec M. BUCHARD, les choses sont très claires, il y a de l’argent, beaucoup d’argent. Et du patrimoine aussi, beaucoup de patrimoine ! Avec sa femme, ils ont « acheté 40 maisons, certaines acquisitions étant encore en cours ». Et professionnellement, il travaille actuellement pour « le ministère de la Justice comme traducteur » car il est d’origine indienne et sa compétence en langue pendjabi est rare.

Il affirme aussi qu’il est docteur et enseigne à l’université de Rennes, et enfin qu’il est aussi gestionnaire de fortunes pour de riches étrangers de son pays d’origine, et dispose de fonds importants pour investir pour le compte de ses richissimes contacts.

Ce dernier point me met en alerte, car c’est un cas assez rare, voire louche, et le profil de traducteur / docteur à l’université / gestionnaire de fortunes est assez surprenant, pour ne pas dire suspicieux !

 

L’heure des premières vérifications

Avant d’aller plus loin, je procède donc à quelques vérifications sur internet, au moment même de notre échange téléphonique. Très rapidement, je trouve des traces de ce monsieur qui confirme son activité de traducteur à la cour d’appel de Rennes, ainsi qu’un profil LinkedIn de professeur à l’université de Rennes 1. Mes premiers doutes se dissipent aussi rapidement qu’ils sont arrivés, mais je garde quand même une petite vigilance au fond de moi.

M.BUCHARD me demande alors comment procéder pour avancer, sachant qu’il faut établir, dans le cadre d’une vente en neuf, un contrat de réservation qui sera l’équivalent d’un compromis dans l’ancien. Puis il faut aussi aborder le sujet du règlement de l’acompte au promoteur, qui est de 5%. Cela n’est pas absolument pas un problème pour lui : « envoyez-moi tous les éléments, je vais m’en occuper, il n’y a pas de financement bancaire, l’argent est sur un compte en banque, ça sera rapide à débloquer ».

À ce stade, tout semble aller très vite dans le bon sens. Commercialement, c’est assez grisant. Mais lorsque cela se passe trop bien, trop vite, c’est qu’il y a peut-être une entourloupe : je dois m’assurer qu’il ne veut pas juste faire une réservation rapide, pour bloquer le bien à son compte et réfléchir plus tard pour se rétracter au bout de 2 ou 3 mois.

Pour éviter cela, je décide de prendre rendez-vous avec lui et son épouse, à leur domicile, pour leur présenter les documents du projet, les plans, le calendrier de construction, les matériaux qui seront utilisés, etc. Le rendez-vous est pris, mais seulement 2 semaines plus tard, dans un timing serré, car M. BUCHARD a un agenda très chargé avec ses multiples activités.  Se rendre chez les clients permet aussi de comprendre leur environnement de vie et de continuer à rendre cohérent ce projet d’appartement.

Jusque-là, son discours tient la route plutôt sérieusement et tous les détails fournis, les vérifications que j’ai faites, permettent effectivement de croire au miracle. 

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