Avec 340 € de loyer moyen, Le Mans est la ville où les étudiants paient le moins cher leur logement dans le parc privé. Ce qui réduit leur précarité, mais ne l’éradique pas.

Loyer moyen : 340 €

Cet été, Benjamin, Éloïse (prénom d’emprunt) et Luca se sont mis en quête d’un logement au Mans, où ils font leurs études. Ça tombe bien pour eux : l’Union nationale des étudiants de France (Unef) a publié son enquête annuelle sur le coût de la vie étudiante. Dans le parc privé, Le Mans est la ville où les loyers étudiants sont les moins chers de France. La moyenne, pour la rentrée 2019 : 340 €.

Un montant qui avoisine l’offre HLM : à la résidence habitat jeunes Le Flore (anciennement foyer jeunes travailleurs), « les chambres sont à 342 €, et les studios, à 464 € par mois, sachant que les repas sont inclus » , indique Marc Manceau, directeur. Ses logements réservés aux étudiants – 36 sur les 180 disponibles – sont tous pris pour la rentrée.

Laura Gourgand, présidente de l’antenne mancelle de l’Unef, confirme : « Les loyers ne sont pas chers, et cela s’explique par le fait que Le Mans n’est pas une grosse ville étudiante, comme Rennes ou Grenoble. La demande est moins forte »

Moins cher qu’ailleurs

Éloïse a trouvé une chambre chez l’habitant, en centre-ville, à 200 € par mois. Originaire d’Angers, elle note : «  Là-bas, les loyers peuvent monter jusqu’à 400 € « . Luca, lui, a d’abord étudié à Rennes.  » Il faut viser 400-500 € « , déclare-t-il. Son logement, près du lycée Joseph-Roussel où il va étudier, lui coûtera 300 € mensuels.

Benjamin s’est tourné vers le Vieux-Mans.  » J’ai trouvé un 34 m² plein de charisme, avec chambre séparée, pour près de 400 € par mois « , annonce-t-il. Ses parents, qui paieront son loyer, financent déjà un appartement à Paris pour leur fille.  » Quand on a vu les prix du Mans, ça a été un soulagement « , souffle sa mère, Évelyne.

Juline Rétif, au cabinet immobilier Jousse-Péan, fait signer un contrat de location à Évelyne et José, venus du Portugal, pour leur fils Benjamin qui va étudier à l’Itemm du Mans.

Entre particuliers …

Le Ribay, Saint-Damien, les Estudies… Le Mans ne compte pas moins de sept résidences étudiantes privées.

Mais beaucoup d’étudiants se tournent vers les sites de petites annonces.  « J’ai trouvé le mien sur internet« , explique Éloïse. L’annonce venait d’être mise en ligne.

« J’avais repéré des choses sur un portail immobilier, se souvient Luca, de son côté. Mais mon père a aussi reçu une liste de propriétaires de la part de mon futur établissement ». Trois visites, et le choix est fait.

… ou par agence

« Les particuliers, on a un mal fou à les joindre, il faut prendre rendez-vous, attendre…  » déplore Évelyne. » Quand on n’est pas sur place, c’est impossible. Or, nous vivons au Portugal ». La famille a donc préféré frapper directement à la porte des agences. » Au mois de juillet, nous avons pu visiter une dizaine de logements en trois jours ». Retour en France le lundi 26 août, pour signer le contrat de location. « Nous avons loué une quinzaine de logements à des étudiants cette année » , glisse Juline Rétif, commerciale en location au cabinet Jousse-Péan.

Le financement

Comme José et Évelyne, » la plupart des parents financent le loyer » , indique Juline Rétif. Luca bénéficie lui aussi de cette aide. « Mais je paie moi-même les charges et les dépenses de la vie quotidienne », précise-t-il. « J’ai travaillé cet été pour cela« .

Éloïse, qui entre en terminale, est à la recherche d’un emploi : » J’ai une bourse annuelle de 1 200 €, qui couvre la moitié des loyers. J’ai donc laissé tomber une option de quatre heures pour me dégager du temps ».

Précarité persistante

La présidente de l’Unef souligne : « Un faible loyer n’est pas la solution à tout : il reste à financer le transport, la nourriture, les vêtements, et les loisirs, nécessaires pour s’épanouir ».

En cas de difficultés, plusieurs solutions : « On peut monter un dossier avec l’assistante sociale de l’université pour demander une aide ponctuelle ». Quant aux bourses sur critères sociaux, le montant maximum est de 555 € par mois. » Ce n’est pas négligeable, mais insuffisant pour faire face à un gros imprévu » , conclut Laura Gourgand.

921

C’est le nombre de logements proposés par le Crous au Mans, prioritairement adressés aux étudiants boursiers. Les loyers y vont de 245 € à 408 €. Or, l’université mancelle accueille 12 000 étudiants, dont près de 4 000 boursiers. S’y ajoutent les étudiants en formations supérieures dispensées dans les lycées et les écoles privées.

 

Source : Quotidien Ouest-France du mardi 27 août 2019 – TORRES Charlène

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