Depuis plus d'un an, le Vignoble nantais connaît une forte tension sur le marché de la location de logements. La région, dynamique économiquement et attractive, attire toujours plus.
Trouver un logement en location dans le Vignoble peut vite prendre l’allure d’une course contre la montre. Ou d’un marathon pour les moins chanceux. En effet, l’attractivité de la métropole nantaise et les tarifs élevés des logements sur Nantes ne font que repousser les actifs nantais en dehors de la métropole.
Pas besoin d’annonces en ligne
En ajoutant à cela le dynamisme du Vignoble nantais, la région viticole a bien du mal à répondre aux besoins de logements. Une tension qui se ressent tout particulièrement sur le marché de la location. Résultat, les rares biens qui rentrent en agence partent en quelques jours, voire en quelques heures. « Des Parisiens qui arrivent sur la région ne prennent même plus le temps de visiter. Ils ont vu trop de biens filer sous leurs yeux. Ils prennent la location en regardant juste les photos sur le site », indique une responsable d’agence immobilière, à Clisson. Le secteur de Nantes Métropole arrive à saturation, amenant la population à se déplacer vers la première couronne, voire plus.
A Vertou, l’agence Era reçoit de nombreuses personnes en recherche d’une location. « Il y a très peu d’offres sur le secteur et c’est pris tout de suite. On ne met même pas l’annonce en ligne », explique Pascal Di Domenico, directeur de l’agence du sud Loire. « Des personnes nous appellent six mois à l’avance. Mais il faut surtout être très réactif dans le mois qui précède l’arrivée », indique le responsable.
Même constat du côté de Vallet et Clisson où les biens sont loués « dans les 15 jours en moyenne », indique Audrey Treillaud, commerciale pour l’agence Duret. Là aussi, les annonces ne passent pas forcément par le Web, mais l’agence contacte directement sa base de données pour proposer le bien en location. Ici, les locations sont tellement rares que certaines personnes se retrouvent contraintes d’annuler leur préavis parce qu’elles ne trouvent pas de nouvelle location. « On est continuellement en recherche de biens. C’est encore plus tendu à Clisson qu’à Vallet », explique Pauline Lamy, en charge des locations dans l’agence. D’après elle, ce sont les maisons avec 2 ou 3 chambres qui sont les plus recherchées.
Des loyers qui augmentent
Ce jeu de l’offre et de la demande amène à une augmentation des tarifs. Les biens étant rares, les loyers ont tendance à grimper. A Vertou, il faut compter 550 € minimum pour un T1-T2. Un tarif qui peut monter à 1 500 € pour une maison. A Clisson, les tarifs restent un peu moins élevés, même si les loyers peuvent rester chers pour certains secteurs. « Un bien avec trois chambres à 850 €, ça devient rare. » Certaines personnes profitent même de la tension pour « augmenter le loyer de 10 à 20 € », reconnaît la négociatrice basée à Clisson.
Consciente du problème, la communauté d’agglomération de Clisson, Sèvre et Maine a même souhaité une rencontre avec les professionnels de l’immobilier.
Plus au nord du Vignoble, dans le secteur Loire-Divatte, l’offre de biens est plus forte que la demande. Et de loin. Chez Jeffimmo à Saint-Julien-de-Concelles, par exemple, on traite entre 4 et 8 dossiers de location par mois depuis juin alors qu’on a enregistré une trentaine de demandes en août. Ici, le prix moyen pour une maison trois chambres s’évalue « entre 780 et 920 € », signale la responsable du service location, Victoria Brusseau.
Les locations partent « rapidement », constate Bruno Guibert de l’agence Le Loroux Immobilier. « Surtout en cette période de rentrée, entre juin et septembre. » A AJP Immobilier au Loroux, 10 nouvelles locations arrivent sur le marché dans l’année. « Ça part instantanément dans la semaine qui suit. »
Enfin, les locataires d’aujourd’hui, sur le Vignoble nantais, sont de plus en plus des familles séparées. Un constat partagé par les agences interrogées.
Source : L’Hebdo de Sèvre et Maine du jeudi 12 septembre 2019 – Hervé Pavageau