Vivre chez soi à plusieurs : cette tendance s’installe dans le paysage de l’immobilier français avec les corésidences.

Il y avait le co-working, l’auto-partage, voici venu le temps du co-living. Ou en bon français, la corésidence. Le principe ? Une résidence partagée qui associe des espaces privatifs (type studio, T1 voire plus) à des espaces communs de qualité. Ce mode de vie en version Friend’s 2.0 séduit une partie de la population qui ne goûte pas vraiment à la vie en solo.

C’est le cas de la résidence que le promoteur nantais Co-living factory s’apprête à livrer à Nantes : un ancien corps de ferme entièrement réaménagé avec 15 logements de 25m2, une grande cuisine équipée, un salon, un jardin avec terrasse, un studio partagé pour recevoir la famille et les amis, le tout avec du mobilier Habitat et des équipements high-tech Samsung et un bouquet de services bien garni. Tous les logements sont d’ores et déjà commercialisés. Le tout pour un loyer de 470€/mois. Le coût des services s’élève à 99€ et les charges de copropriétaire 50€.

Une tendance sociétale

« La demande de ce type de bien est très présente dans la mouvance de l’économie collaborative, cette tendance sociétale semble s’installer depuis cinq ans, constate Guillaume Robert-Legrand, qui a fondé en 2017 Co-living factory. La colocation n’est plus gouvernée seulement par des motifs économiques mais motivée par des raisons sociales. On observe d’ailleurs que le budget des personnes en colocation est supérieur à celui d’une personne en T1. »

Un créneau émergent

Or, actuellement, dans les grandes métropoles françaises, 40 % de la population vit seule, avec une forte pénurie de bien locatif type studio ou T1. Ce manque de petits logements est renforcé par l’effet Airbnb qui absorbe le peu de surfaces disponibles dans les villes les plus touristiques… D’où l’émergence de nouveaux acteurs de l’immobilier sur un créneau à peine émergent.

En France, les pionniers se nomment Colonies, Sharies ou Co-living factory… Ils devront bientôt composer avec les leaders internationaux (l’américain Node, l’allemand Medici Living) qui viennent prospecter dans l’hexagone.

Quant aux promoteurs traditionnels, ils s’y mettent aussi en lançant des marques dédiées ou achetant des programmes clés en main aux acteurs spécialisés. Tout comme les spécialistes de la résidence étudiante. « Nous avons un double axe de développement, remarque Guillaume Robert-Legrand. De la rénovation lourde de biens de 400 à 500 m2, souvent dégradés, car trop grands, que nous remettons à neuf et que nous adaptons au besoin de la location avec un bouquet de services (équipement numérique, autopartage, buanderie collective, ménage…) qui désamorcent les problématiques de la colocation traditionnelle et renforcent le vivre ensemble. Dans le neuf, nous travaillons avec des promoteurs comme ARC, Sogeprom, Bouygues, Vinci… auxquels on achète 500 à 1 500m2 de surface pour y insérer du co-living. »

Un marché émergent qui intéresse de près les foncières, ces plateformes qui proposent de l’investissement locatif pierre ou papier. Un produit à suivre…

Source : Supplément Ouest-France du mercredi 2 octobre 2019 – Anne-Élisabeth BERTUCCI.

 

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