Ce marché recèle des opportunités à des prix abordables à condition de bien connaître ses contraintes. Quelques exemples en Bretagne.

« En Bretagne, on parle souvent de microclimat pour la météo. En matière d’immobilier, c’est la même chose. Le marché immobilier est rythmé par trois axes, le trait de côte au Nord et au Sud, et la Ligne à Grande Vitesse qui met Paris à 1 h 27 de Rennes », analyse Jean-Ghislain Picault, responsable des ventes pour la Bretagne au Groupe Mercure.

Cette agence spécialiste des biens d’exception dispose d’un important portefeuille des châteaux en France (plus de 400) et de quelques îles très confidentielles. En 2018, après plusieurs années de baisse, ces belles demeures proches du bord de mer ont connu environ 6 % de hausse. « Mais dès qu’on s’éloigne entre 20 et 40 minutes de la côte, les prix sont divisés par deux. »Ainsi, dans la campagne près de Châtelaudren (Côtes-d’Armor), un petit domaine de 5 ha avec maison de maître et dépendances s’est vendu 371 000 €, à peine le prix d’un appartement à Rennes.

De même, près de Dinan, une ancienne seigneurie de 780 m2 située dans un site remarquable est proposée à 990 000 €. « Depuis 2008, les prix se sont nettement tassés,poursuit Jean-Ghislain Picault. En Bretagne, un château avec terres et bois s’estime à partir du million d’€. Mais ces biens se vendent peu. »

Ainsi, près de Vitré, un beau château blanc de style gothique restauré avec 9 chambres et 5 ha de parcs et vergers est proposé à la vente à 1 780 000 €. « Hors de ces exceptions et du marché du côtier où l’offre est inférieure à la demande, la moyenne de nos prix se situe entre 250 000 et 500000 euros. Cela va de l’ancien presbytère, au moulin, en passant par le petit château avec travaux et quelques inconvénients d’environnement. »

Dans les terres, entre 250 000 et 500 000 €

Exemple : vers Rochefort-en-Terre, cet ancien relais de chasse d’une famille de grands seigneurs bretons avec un bel hectare de terrain clos de mur proposé à moins de 400 000 €. Les acquéreurs en quête de calme le trouveront à ce prix hors des villes. « Nous constatons un changement de génération, relève Olivier de Chabot, directeur du groupe Mercure. Les vendeurs sont en moyenne âgés de 72 ans. Les acheteurs ont 49 ans. À sociologie équivalente, ils sont beaucoup plus exigeants que leurs parents, en termes de risques potentiels (éoliennes, axes routiers, développement urbain, pollutions agricoles) ». À l’image de ce joli château près de la forêt de Brocéliande dont les acquéreurs se sont acclimatés à la proximité d’éoliennes à 700 mètres de leur demeure. « Une belle demeure en campagne, c’est avant tout un art de vivre, très différent de la vie urbaine,conclut Jean-Ghislain Picault. Mais ce doit être un vrai projet financier familial ou professionnel afin que l’on puisse s’y reposer et s’y préserver réellement. »

Frédérique JOURDAA – Dimanche Ouest-France

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