L'UFC-Que choisir a porté plainte contre treize enseignes de vente de listes de locations d'appartements, dont une rennaise. L'association met en garde les étudiants contre ces pratiques.

L’association de défense des consommateurs UFC-Que choisir a porté plainte, hier matin, pour « pratiques commerciales trompeuses ». Dans son viseur, treize enseignes spécialisées dans la vente de listes d’annonces de locations d’appartements, dont une installée à Rennes. Cette plainte fait suite à une enquête menée par l’association, en février et en juin, dans dix villes universitaires : Bordeaux, Caen, Dijon, Rennes et Montpellier notamment. Les enquêteurs de l’UFC, équipés de caméras cachées, ont simulé la recherche d’un logement pour un étudiant.

« Les vendeurs ne fournissent qu’un simple fichier d’informations sur les biens disponibles, correspondant à des critères approximatifs. Ils ne répondent pas à l’obligation légale de fournir exclusivement des biens correspondant aux desiderata du client« , indique l’association. L’UFC dénonce aussi que « 89 % des marchands ont exigé de l’argent avant la remise du document. La loi impose que le paiement s’effectue après la prestation. »

« On m’a roulée dans la farine »

C’est ce qui est arrivé jeudi dernier à Dominique Poret, venue de la Manche trouver un appartement pour sa fille étudiante à Rennes, auprès d’une agence de ce type. « J’ai payé 180 e avant de voir la liste. Au final, il y avait trois noms de propriétaires, le premier avait déjà loué et les deux autres n’ont jamais répondu. On m’a roulée dans la farine », déplore-t-elle.

L’agence rennaise visée par l’UFC n’était pas au courant de la plainte déposée contre elle. « Nous sommes deux secrétaires commerciales, il n’y a pas de responsable ici », expliquent les salariées. La responsable travaille à Lorient, au siège de l’enseigne. « Je ne dirai rien sur cette affaire. Ni sur nos pratiques« , a-t-elle indiqué. Cette enseigne a déjà fait l’objet d’une plainte en juillet dernier, déposée par l’Union locale de Caen de l’UFC.

Si la vente d’une liste est légale, elle ne garantit pas de repartir avec les clefs d’un logement, contrairement aux agences immobilières mandatées. « Nous ne sommes pas favorables à ce système. Les gens pensent économiser et se retrouvent à payer pour rien. La solution est de rémunérer quand le contrat de location est effectif », défend Pierre-Yves Chevalier, délégué de la fédération nationale des agents immobiliers en Ille-et-Vilaine.

De son côté, le centre régional information jeunesse (Crij) de Bretagne, qui oriente les étudiants dans la recherche d’un logement, rejoint cette position. « Nous prônons une grande vigilance face à ces marchands de listes. Notre rôle d’information nous impose de les mentionner comme une solution possible mais nous avons une politique de prévention », explique Adeline Chevalier, une documentaliste du Crij qui a participé à la rédaction du guide annuel Se loger dans Rennes Métropole. Anne-Lise Duquoc, animatrice du point info logement au Crij, raconte que « plusieurs étudiants sont venus l’an dernier après une mauvaise expérience avec ces agences. Et il y en aura sûrement d’autres avant la rentrée. »

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