Plombé par la crise et des incertitudes sur la fiscalité des plus-values, le marché de la résidence de bord de mer repart doucement. Le nombre de transactions est en hausse mais pas les prix.

  • De Deauville à Biarritz

Le conseil régional des notaires de Bretagne et celui de Normandie ont analysé la conjoncture du marché de la résidence secondaire sur le littoral Manche-Atlantique, de Deauville à Biarritz.

S’il devait aujourd’hui qualifier ce marché immobilier, Me Pierre-Luc Vogel, notaire à Saint-Malo et vice-président du conseil supérieur du notariat lui attribuerait « un triple A ». Mais pas véritablement une note d’excellence… Il parle en effet de A comme atone, attentiste et Alur (la loi Duflot pour l’accès au logement et un urbanisme rénové).

  • Un retour à la raison

Un petit coin de paradis pour souffler le week-end ou y emmener sa tribu en vacances… Pendant longtemps, la résidence secondaire, investissement plaisir par excellence et spécificité très française, a eu la cote. Depuis 1968, le nombre de maisons secondaires (ou appartements) a été multiplié par trois !

Tirés par cette demande, les prix ont flambé dans la plupart des stations du littoral, jusqu’à des niveaux « fous », de l’aveu même des notaires. La crise y a mis un coup d’arrêt brutal.

Si les volumes de transactions ont fléchi, ce sont surtout les prix qui se sont repliés. Pour la première fois depuis 2008 et l’entrée en crise, le baromètre notarial enregistre un début de reprise : « Les vendeurs ont compris qu’ils devaient être raisonnables et accepter la négociation. » Partout, la tendance est à la baisse des prix, à l’exception de quelques stations où, la demande repartant… les prix amorcent aussi une remontée.

  • La qualité de l’emplacement

Sur l’ensemble du littoral, 53 % des maisons vendues sont des résidences secondaires. Seule Deauville affiche toujours un prix médian supérieur à 400 000 €.

Sur les autres stations balnéaires, mêmes les plus prisées, la correction de prix a été sévère, souvent supérieure à 10 %. Avec une constante : plus on s’éloigne de Paris plus le marché est accessible.

Sur les littoraux bretons et normands, bien que l’offre en appartements anciens soit limitée, les prix ont accusé un nouveau recul de 3,7 % en 2013. L’image de marque de la station ne suffit plus, la qualité de l’emplacement (vue sur mer) devient déterminante.

Compte tenu de la rareté des biens disponibles, le marché du terrain à bâtir sur le littoral échappe à la crise. « L’unité foncière » (la surface nécessaire pour y poser une maison) se négocie à un prix médian de 241 000 € à La Baule, 170 200 € à Larmor-Plage, 110 000 € à Trouville-sur-Mer.

  • Le 31 août à minuit…

Si les prix ont fondu au cours des cinq dernières années, l’évolution sur dix ans ou plus reste très favorable. Et assujetti donc la plupart des vendeurs à une taxation de la plus-value réalisée. L’abattement de 25 % accordé par la loi Alur (Duflot) arrive à son terme. Il représente quelque 6 000 € sur un bien de 100 000 € dont la valeur aurait été multipliée par deux en dix ans. « Pour en bénéficier, l’acte authentique doit être signé avant le 31 août, minuit » rappellent les notaires. Compte tenu des délais de négociation, les vendeurs vont devoir vite se déterminer. Et les acquéreurs pouvoir en profiter !

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