L'injection de liquidités favorise la hausse des prix du logement. Dans six pays, dont la France, leur niveau inquiète.
Après les attentats du World Trade Center, le 11 septembre 2001, les Etats-Unis avaient évité une crise économique en injectant massivement des liquidités. Certains économistes relient la crise de 2008 à cette politique qui aurait facilité la constitution de bulles immobilières par l’abaissement du coût du crédit.
Belgique, Canada, Angleterre…
A présent, c’est le FMI qui redoute la prolifération des bulles immobilières. Sous la pression des États, les banques centrales, dont la Banque centrale européenne, ont injecté des milliers de milliards d’euros pour faire repartir la demande. Le FMI, qui vient de lancer un nouvel indice global des prix immobiliers, observe leur impact. Les prix ont progressé dans 33 des 51 pays étudiés au cours de l’année écoulée.
Le FMI s’alarme ainsi de possibles bulles en Belgique, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni et France. En Belgique, où le risque est le plus important, les prix de l’immobilier rapportés au pouvoir d’achat des ménages sont 50 % au-dessus de leur moyenne de long terme. En France, ils sont 28,5 % au-dessus de cette même moyenne. L’écart est encore plus fort si l’on considère les loyers, qui, en France, sont 35 % au-dessus de la moyenne historique du pouvoir d’achat des ménages.
Patrick Artus, le chef économiste de Natixis, rappelle que les injections de liquidités génèrent mécaniquement des bulles. Cela ne pose pas de problème quand l’économie repart comme aux États-Unis. En revanche, quand elle reste atone, comme en Europe, il devient très difficile de cesser les politiques monétaires accommodantes sans risquer de faire éclater les bulles immobilières. Par mesure de prévention, le FMI préconise notamment de limiter le crédit au logement.