Entretien avec Maître Alain Gautron, notaire à Saint-Malo, confirme le dynamisme du marché de l’immobilier sur la Côte d’Émeraude. Les prix, en hausse, attirent toujours de nouveaux acquéreurs.
Trois questions à… Maître Alain Gautron, notaire à Saint-Malo.
Comment a évolué le marché de l’immobilier ancien au cours des derniers mois ?
Nous connaissons toujours une période de forte progression du volume des transactions. Démarrée l’an dernier, celle-ci s’est poursuivie jusqu’à la fin 2017 (dernières statistiques connues) et se traduit par une augmentation de 20 % par rapport à l’année précédente.
Cette bonne activité s’accompagne pourtant d’une baisse du nombre de produits à vendre. Saint-Malo est sur un territoire contraint, entre Rance et littoral, ce qui amène à un déséquilibre assez prononcé entre l’offre et la demande, générant, chez les professionnels, le sentiment de manquer de produits. Dans les faits, ce n’est pas exact car nous constatons que les mutations sont plus rapides et que le marché reste assez fluide.
Le même constat s’applique à l’arrière-pays, qui a la même vitalité que le centre-ville.
Les primo-accédants peuvent y trouver des biens à des prix abordables, dans un cadre de vie agréable avec des liaisons confortables pour aller travailler à Saint-Malo.
Comment les prix ont-ils évolué ?
Compte tenu de ce sentiment de raréfaction de l’offre, les prix ont fini par monter après dix ans de consolidation.
On constate une hausse moyenne de 5 à 6 % sur l’ensemble du territoire de la Côte d’Emeraude, de Roz-sur-Couesnon à Saint-Briac, de Dinan à Miniac-Morvan.
Le profil des acquéreurs a-t-il changé ?
La hausse des prix favorise une sélection en faveur de l’acquéreur extérieur à plus fort pouvoir d’achat.
Un difficile équilibre doit s’établir entre l’attractivité pour des investisseurs extérieurs qui sont nombreux (effet TGV en particulier) et le retour souhaité des Malouins, primo-accédants et actifs, dans la ville. Il existe beaucoup de programmes neufs bénéficiant de nombreuses aides fiscales et sociales : TVA réduite, exonération de taxe foncière dans le cas des locations-accessions, offre dans le parc social…
On peut devenir propriétaire pour un loyer proche d’une mensualité de prêt dans l’ancien. Dans les programmes aidés, le prix du neuf est très proche de ce qu’on constate dans l’ancien, aux alentours de 2 900€/m2.
Les acquéreurs bénéficient toujours de taux très bas qui, pour l’instant, contribuent à améliorer leur pouvoir d’achat, sans que l’on ait les informations sur leur évolution future.