Une loi pour l'ancien : Cette loi pourrait permettre de rénover le parc locatif de la Reconstruction, souvent en mauvais état.
Deux villes dans le département vont bénéficier de la loi Denormandie, Châteaubriant et Saint-Nazaire. Cette loi, entrée en vigueur le 1er janvier 2019, doit permettre à des investisseurs de porter leur choix sur l’ancien à condition de le rénover, en échange ils pourront défiscaliser. L’équivalent de la loi Pinel pour l’ancien.
Cette loi, qui vient du nom de son initiateur Julien Denormandie, concerne les villes bénéficiaires de l’opération « Action coeur de ville » dont Saint-Nazaire fait partie comme 222 autres communes en France. Elle donne possibilité aux investisseurs de pouvoir défiscaliser sur des biens anciens à condition d’y effectuer au moins 25 % en travaux du montant de l’acquisition. Travaux qui devront notamment porter sur la performance énergétique. Le propriétaire devra louer son logement à des prix plafonnés pour une période de 6 à 12 ans.
Un nouveau levier en faveur de la dynamisation du centre-ville
En échange, il pourra bénéficier d’une réduction d’impôts allant de 12 à 21 % du montant de l’investissement. Ce dispositif entend ainsi dynamiser la rénovation de l’ancien « notamment dans les centres villes où l’on constate une certaine paupérisation de la population » déplore Laurianne Deniaud, première adjointe au maire, en charge de l’urbanisme. Elle voit d’un bon œil ce nouveau dispositif « qui vient en complément de ce qui existe déjà ».
Pour redynamiser ces centres villes, il faut jouer sur plusieurs leviers ; les commerces, les animations, les espaces publics et les logements. Depuis plusieurs années, la Ville et la Carène incitent les propriétaires occupants ou bailleurs à rénover leurs biens à travers des aides. S’il y a encore trois à quatre ans, les logements dits de la Reconstruction étaient boudés par les locataires qui leur préféraient des appartements plus récents et modernes, le marché est tellement tendu (le taux de vacance est passé de 13 % il y a 3 ans à 4 % en 2018), qu’aujourd’hui, tout se loue, même les biens pas toujours en bon état.
La loi Denormandie pourrait donc donner un coup de jeune à ces logements et remettre un peu de mixité sociale, dans la mesure où les plafonds de ressources pour accéder à ces logements sont plus élevés qu’avec la loi Pinel. C’est en tout cas le souhait de Laurianne Deniaud qui, si à ce jour ne peut dire comment ce dispositif va fonctionner, « il faudra tirer un premier bilan dans un an », se réjouit de voir un nouveau levier jouer en « faveur de la dynamisation du centre-ville. Et puis, on peut penser que l’on aura à faire à des investisseurs plus locaux, plus investis dans la ville que ceux qui achètent des appartements sur catalogue ».
L’info en plus : À noter que cette loi s’additionne aux aides déjà proposées par la Carène et l’Anah en faveur de la rénovation de l’habitat.
Source : Laurent Huou – Presse Océan édition Saint-Nazaire Presqu’ile