La Bretagne a beau être la terre d'élection des complexes de thalassothérapie, ici aussi les effets de la crise se font sentir. Trois projets de nouveaux établissements prennent l'eau...

  • Opérations immobilières

La Bretagne compte aujourd’hui treize établissements de thalassothérapie. Le plus souvent portés par des grands groupes nationaux comme Phélippeau, Thalazur ou Blanco. Ils sont aussi, et de plus en plus souvent, adossés à des groupes d’investissements immobiliers (Eiffage, etc).

Deux mondes bien différents : « Ils vendent de l’immobilier, nous, nous vendons des cures », résume Anne Phélippeau, directrice de son groupe. Car, comme pour les golfs ou les casinos, la création d’un nouveau centre de thalassothérapie est devenue, la plupart du temps, le prétexte à une grosse opération immobilière, appuyée sur de la défiscalisation, comme avec les dispositifs Scellier. Ce qui permet d’escompter des bénéfices en deux temps : d’abord, la vente des appartements destinés à des investisseurs ; puis, la création du centre de thalasso en lui-même qui, créant des emplois et de l’animation touristique, bénéficie alors du soutien de la commune.

  • Deux créations

Sauf que, patatras, la crise est passée par là, grippant sévèrement le beau scénario. En 2011, la thalasso continuait à attirer les investisseurs. Depuis, coup de froid. Et si la totalité des treize établissements que compte la Bretagne a bien été modernisée et rénovée, les cinq projets dans les tuyaux ont connu, ces derniers mois, plus ou moins de bonheur. Le nouveau centre de Pléneuf-Val-André est sorti de terre juste à temps : capacité d’accueil de 200 curistes (un investissement de 30 millions d’euros du groupe Eiffage). De même pour celui de Pornichet, nouveau complexe lui aussi, mais qui résulte en fait du transfert du troisième centre de La Baule par le groupe Phélippeau.

  • Trois projets en stand-by

En revanche, le projet d’investissement en rade de Brest semble bel et bien resté… en rade. Retard d’un an pour le gros projet des Sables-Blancs, à Concarneau (Finistère), où Eiffage et HMC devaient ouvrir, cette année, un gros complexe (hôtel et deux résidences). Stand-by identique à Larmor-Plage (Morbihan), où le groupe Bouwfonds Marignan et l’hôtelier Marignan projettent un gros centre (un investissement conséquent de 40 millions d’euros), avec hôtel (190 chambres), 70 studios, 80 villas et 40 maisons.

  • Centres à vendre

Des centres qui ne vont pas bien fort, notamment en Bretagne, seraient même « à vendre », confirme Philippe Gomez, président du Syndicat national de la thalasso, et directeur du centre de Bénodet (Finistère). Le groupe Blanco a stoppé net son projet à Dunkerque. Le centre de l’île de Ré (Thalacap) serait en passe d’être vendu. Ceux de Douarnenez, Roscoff et Saint-Jean-de-Monts (groupe Thalasso.com) ont vu partir quelques cadres, sept en tout. Une nouvelle direction générale s’est aussi installée à la tête du groupe.

  • Conjoncture difficile

« La conjoncture est très difficile », analyse encore Philippe Gomez. Moins de clients, qui ont moins d’argent, et choisissent des séjours plus courts que d’habitude. « Nous sommes tous dans l’attente de la fin de cette crise. » D’autant qu’elle est générale. « Les centres de Tunisie, du Maroc, etc., souffrent, eux aussi, beaucoup de leur contexte politique national. Aussi, ils ont entrepris de casser les prix depuis déjà deux ans », ajoute-t-il. Ce qui n’arrange pas nécessairement les petites affaires de la thalasso française…

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