Un bâtiment de 375 m2 en bois et en carton

L’initiative

Du carton, beaucoup de carton. Du bois aussi. Et en quatre mois seulement, tout est sur pied. Aurélien Adam, cogérant de Vu d’ici, entreprise d’urbanisme à Beaucouzé, près d’Angers, en rêvait. Il l’a fait. Un bâtiment de 375 m2 en bois et en carton : Archipep’s.

À la manière des maisons témoins pour les promoteurs immobiliers, son projet lui sert de vitrine. Face à ceux qui n’y croyaient pas, il sert comme la preuve de faisabilité d’un projet ambitieux et inédit, au coeur de l’écoquartier résidentiel Provins-la-Baronnerie, à Écouflant. À la mi-août, la société Vu d’ici s’y installera.

1 000 € du mètre carré

Un édifice en carton, ce n’est pas bien original. Dans cette matière, des garages et des maisons de petite surface existent déjà. Mais un bâtiment d’une telle superficie, sur trois étages, à énergie positive, ça, c’est nouveau, affirment ses concepteurs.

Une fois la structure en bois montée, des blocs de carton alvéolés et thermocollants, appelés Ipac, viennent combler les trous. Ils présentent un triple avantage. À la fois plus isolants que la laine de verre et plus écolos que le béton puisque recyclables jusqu’à sept fois, les Ipac font aussi baisser les coûts de construction : 1 000 € du mètre carré, contre 1 600 € en moyenne pour une maison en béton. Imbattable.

Au top en termes d’écologie

Et quitte à suivre une logique écologique, autant aller jusqu’au bout. 70 m2 de panneaux solaires assureront l’autonomie électrique du bâtiment et des poêles à granulés remplacent les énergivores radiateurs électriques.

Exit la traditionnelle dalle de béton, trop gourmande en eau et en sable. À la place, des techno-piliers en métal, enfoncés dans le sol, soutiennent le poids de la structure sans pour autant dénaturer les sols. Et ça tient debout : tout a été étudié pour résister au vent et au feu. Archipep’s est au top de ce qui se fait en termes de construction écologique. « Le bâtiment surpasse déjà les normes qui s’appliqueront à partir de 2021 et répond donc à celles d’après-demain », s’enorgueillit Aurélien Adam.

La fabrication des Ipac s’inscrit aussi parfaitement dans les principes du développement durable et solidaire, puisque ce sont les établissements d’insertion pour personnes handicapées qui en ont la charge. « Il faut les faire exister dans le monde social. Ils ne collent pas seulement du carton mais construisent des maisons. »

Archipep’s a été conçu pour être un lieu ouvert. Le rez-de-chaussée accueillera donc le public pour des ateliers de développement créatif, proposés par l’association La Palette créative. Armés d’un pinceau, les curieux y seront invités à « libérer sur les murs leurs capacités créatives souvent bridées ».