Anne Vestu, responsable de l’agence de Cleunay du réseau La Française Immobilière (LFI), nous fait part de son expertise du marché des primo-accédants.
Créée en 1990, la Française Immobilière (LFI) est le premier réseau d’agences immobilières à s’être créé sur le bassin rennais. Il compte aujourd’hui 14 agences dont 5 sur Rennes.
La réforme des aides à l’accession à la propriété, vise à faire passer le taux de propriétaires de 58 % à 70 % en France. La principale disposition porte sur le renforcement du PTZ (prêt à taux zéro), sous le nom de PTZ+, qui est réservé aux primo-accédants sans conditions de ressources.
-Avez-vous déjà des retombées sur le nombre de signatures ou tout du moins des signaux qui confirmeraient l’engouement pour ce nouveau prêt ?
Tous les mois nous avons des demandes d’achat liés au nouveau prêt à taux zéro. L’intérêt pour le DPE s’est d’ailleurs accru avec le nouveau PTZ. L’acquéreur doit en effet avoir les résultats du DPE pour connaître le montant de son prêt à taux zéro.
-Les primo-accédants ont-ils connaissance des aides à l’accession qui leur sont octroyées ?
Oui, pour la grande majorité des primo-accédants, car la communication est telle qu’ils sont forcément informés de ces nouvelles aides. Ils sont, pour la plupart, déjà allés voir leur banquier et connaissent leur capacité d’emprunt, ainsi que la possibilité de pouvoir emprunter sans apport.
-Quelle est la part des primo-accédants dans votre clientèle ?
Sur mon secteur, Rennes ouest, nous dépassons les 60 % de primo-accédants en 2010 et 2011. Si l’on prend un quartier comme La Courrouze (nouvel éco-quartier de Rennes en entrée de ville) qui propose des petits logements neufs respectueux de l’environnement, c’est un quartier intéressant pour les primo-accédants qui souhaitent acheter un logement neuf.
-Les primo-accédants sont-ils présents sur le marché immobilier ancien ?
Ils sont très présents sur le marché ancien, sur des appartements des années 1960 à 1980. Ils disposent de petits budgets qui leur permettent d?acquérir des logements avec travaux ou bien d’accéder à des logements remis aux normes par leurs propriétaires qui leur permettent de bénéficier du prêt à taux zéro.
-Y a-t-il un profil type du primo-accédants ? âge moyen, revenus, budget, apport
Le primo-accédant est âgé de 25 à 35 ans, il vient de décrocher son premier emploi, son revenu moyen est de 1 500 euros. Il est, à plus de 50 %, célibataire.
Il souhaite acquérir le plus souvent un appartement dont le montant est compris entre 80 000 et 200 000 euros. Lorsqu’il est en couple, ce montant peut aller jusqu’à 250 000 euros. Son apport varie de 0 à 30 000 euros.
-Quels sont les quartiers recherchés par les primo-accédants ? centre-ville, périphérie?
Le coeur de ville est trop cher pour une première acquisition. Les primo-accédants recherchent des quartiers actifs (transports, commerces, vie de quartier?) ou la périphérie proche de Rennes. Cleunay est un quartier qui est attractif pour un primo-accédant : c’est un quartier jeune, agréable, on y trouve des constructions récentes, les appartements sont corrects souvent dotés de balcons voire de terrasses, les prix restent abordables.
-Disposez-vous de logiciels appropriés pour calculer les aides de ces acquéreurs, des outils pour les convaincre qu’un type de bien est adapté à leurs revenus, des comparatifs d’achat ?
Pour proposer une offre d’achat nous prenons en compte différents éléments : le revenu du primo-accédant, le montant de son apport, sa profession… Nous calculons son taux d’endettement et allons pouvoir facilement lui dire à quoi il peut prétendre. Cela va rassurer le client mais aussi le vendeur.
Cela fait partie de notre métier de pouvoir maîtriser ces notions. Cependant, nous ne nous substituons pas aux banquiers.
Notre organisation par secteur sur Rennes et ses alentours nous apporte une réelle connaissance du marché et nous permet de conseiller et d’orienter au mieux nos clients.