Bepos, E +C-, RT 2012, derrière ces termes barbares se cachent les objectifs du bâtiment pour diminuer la consommation d’énergie à l’utilisation, ainsi que l’empreinte carbone globale. Découvrez comment cela est appliqué à Caen (Calvados).
D’après les chiffres du ministère de la Transition écologique, le bâtiment représente 43 % des consommations énergétiques nationales et 25 % des émissions de CO2. Si les fameuses passoires énergétiques sont mises en cause, pour le neuf, la réglementation en vigueur reste la RT 2012 fixant l’objectif de 50kWh par M2 et par an, en attendant la RT 2020, visant la neutralité carbone, voire Bepos (Bâtiment à énergie positive), qui consomme moins d’énergie qu’il n’en produit.
Dans l’agglomération caennaise, certains projets précurseurs d’habitat participatif ont anticipé la réglementation, ouvrant la voie à des projets de plus en plus innovants.
« Il y a dix ans nos projets de constructions en paille faisaient rire avec des comparaisons avec les trois petits cochons. C’est notre responsabilité sociétale en tant qu’architecte, et il y a une vraie demande individuelle avec de plus en plus de professionnels qui y répondent, explique Nicolas Knapp, architecte KVA à Honfleur. La réglementation est moins un frein qu’un aiguillon pour faire évoluer les pratiques et prendre en compte l’impact du bâtiment. Il y a 15ans il fallait agir sur la consommation, travailler sur un bâtiment passif qui ne nécessitait pas de chauffage et maintenant on y arrive, on sait faire. La prochaine révolution est d’utiliser le plus de matières biosourcées. »
Empreinte carbone globale
Car si les bâtiments consomment moins, peu, voire pas du tout d’énergie lors de leur utilisation, l’empreinte carbone pour la construction et la démolition est comparativement énorme : « Cela peut représenter 50 à 100 fois l’énergie consommée. L’idée est d’utiliser des matériaux qui stockent le CO2, peu gourmands pour le fonctionnement et peu gourmand pour construire. » Le projet Calmette habitat, projet d’habitat participatif porté par Caen-la-Mer habitat et livré l’hiver dernier, a été dessiné par Élise Lambert de l’agence Archiviolette à Caen : « C’est un bâtiment très performant, avec une consommation chauffage qui devrait être de 15kW/M2/an. La spécialité du cabinet, ce sont les maisons très performantes. On a de plus en plus de constructions plus petites mais sur de plus grands terrains et les plus autonomes possible. Il y a une prise de conscience environnementale. L’agence a douze ans, au début on était très peu à traiter ces questions-là, aujourd’hui, on est plus nombreux, c’est qu’il y a plus de demandes. »
Les bailleurs sociaux font partie de ces demandes avec des projets de plus en plus vertueux en cours dans le Calvados, grimpant les échelons du label E +C-, précurseur du RT2020. C’est le cas de plusieurs projets d’Inolya, avec notamment celui de 160 logements entourés d’espaces verts et de chemins piétonniers dans le quartier Rethel à Caen, projet auquel participent Archiviolette et KVA.
Source : Supplément Immo Ouest-France Caen / Christine Raout.