Les taux des crédits immobiliers n'en finissent pas de dégringoler. Ils étaient en moyenne de 1,69 % au second trimestre. Qui en profite ? Et est-ce si facile de renégocier ?

Selon les derniers chiffres de l’Observatoire crédit logement – CSA, les taux des crédits immobiliers atteignent actuellement des niveaux historiquement bas.

En moyenne, au second trimestre 2016, les ménages empruntaient à 1,69 % : c’est 3,5 fois moins qu’au début des années 2000. On trouve même des prêts à six ans à 0,50 % ! En gain de pouvoir d’achat, c’est comme si le prix des logements avait baissé de 22,5 % depuis décembre 2011 (les taux étaient alors de 4 %).

– Pourquoi les taux sont-ils si bas ?

« La Banque centrale européenne inonde le marché de liquidités et laisse son principal taux directeur proche de 0 % », explique Mathieu Plane, économiste à l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques). Cette politique monétaire permet aux banques de se financer pour presque rien et les incite à baisser leurs taux.

– À qui profite cette baisse des taux ?

« À toute la population, mais surtout aux primo-accédants, jeunes, qui veulent des prêts de longue durée, explique Philippe Taboret, directeur-général adjoint de Cafpi (courtier en prêts immobiliers). L’an dernier, dans nos transactions, nous avions 35 % de primo-accédants, nous en projetons 50 % en fin d’année. »

– Est-ce le moment de renégocier son prêt immobilier ?

Facile à dire… « Ça devient difficile de renégocier : les banques préfèrent racheter les clients des autres banques plutôt que de renégocier avec leurs clients », explique Philippe Taboret. Autre solution : aller voir ailleurs. « Mais les clients paieront, de toute façon, une clause de sortie avec des pénalités s’ils quittent leur banque. » Dissuasif. Mais cela vaut parfois le coup, surtout en début de crédit. Quoi qu’il en soit, cela ne coûte rien d’essayer, quitte à passer par un courtier.

– L’immobilier risque-t-il de repartir à la hausse ?

Cette baisse des taux, c’est davantage de pouvoir d’achat pour les ménages. Le nombre d’acheteurs potentiels augmente donc. « Si la demande augmente, on risque une hausse du prix des biens immobiliers déjà existants », détaille Mathieu Plane. Philippe Taboret, lui, estime que « le risque concerne davantage les zones tendues comme Paris ».

Selon lui, la seule réponse est la construction de nouveaux logements, et la réhabilitation d’anciens dans les zones tendues.

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