Le littoral de la Manche attire et le marché des résidences secondaires se porte bien. La pierre reste une valeur sûre par les temps qui courent. Mais le marché est un peu compliqué en ce moment.

Comment ça va, l’immobilier ?

Le marché est « un peu compliqué en ce moment », avouent les professionnels de l’immobilier. Beaucoup notent un certain attentisme, lié à la crise, à la période pré-électorale. Pourtant dans cette période incertaine, la pierre reste plus que jamais une valeur refuge, pour ceux qui peuvent se le permettre. Ainsi le marché spécifique des résidences secondaires se porte, lui, plutôt bien.

Certes les négociateurs immobiliers ont connu un coup de pompe fin 2008 et l’année suivante. Mais aujourd’hui, les affaires ont repris des couleurs. « Le marché des maisons secondaires est reparti en 2010 et surtout en 2011, confirme Philippe Delamarche, agent immobilier à Bréhal. Les résidences secondaires représentent 46 % de nos ventes en 2011. » Thierry Huet-Leroy, notaire à Granville, constate cependant, en ce début d’année, « des délais de vente un peu plus long mais les biens se vendent s’ils sont au bon prix ».

Qui sont les acheteurs de résidences secondaires ?

« 40 % d’entre eux habitent en région parisienne, explique Philippe Delamarche. Ce sont notamment des jeunes couples ou des familles qui souvent, faute de pouvoir acheter, préfèrent louer leur logement principal pour acheter sur la côte. » L’autre gros contingent d’acheteurs habite l’arrière-pays : Villedieu-les-Poêles, Vire, Flers… Des gens qui cherchent une maison pour le week-end, pour les vacances et aussi pour laisser un patrimoine à leurs enfants.

Que cherchent-ils ?

La maison en bord de mer est convoitée en priorité. « Mais certains cherchent aussi des biens en campagne, la petite maison de bourg ou le corps de ferme, précise l’agent immobilier. Ce second marché, à 10, 15 ou 20 km de la côte intéresse aussi, parce-que c’est moins cher. De l’ordre de 120 000 à 130 000 €, disons 100 000 € avec travaux, contre 180 000 € sur la bande côtière. » Des prix plutôt raisonnables par rapport à d’autres départements côtiers.

D’où viennent-ils ?

Le littoral de la Manche, à portée d’autoroute depuis Paris et le nord de la France, séduit plus que jamais. Agon-Coutainville, 3 000 habitants au dernier recensement, voit sa population grimper entre 18 000 et 20 000 habitants l’été. Parmi eux, des résidents secondaires. « Ces dernières années, on a même vu arriver des gens de la région de Reims, témoigne le maire, Max Avenel. Un de ces nouveaux résidents m’a dit qu’un partant à 5 h du matin d’Epernay, il pouvait être sur le marché d’Agon à 10 h, pas mal non ? »

Quels sont les freins à l’investissement ?

Face à cette demande très forte, notaires et agent immobiliers se plient en quatre pour trouver des biens. « C’est un peu notre difficulté. Nous avons beaucoup de demandes mais pas assez d’offres », assure Philippe Delamarche. Du coup les prix augmentent. « On a retrouvé des niveaux de prix voisins de ceux de 2007 », estime Thierry Huet-Leroy, notaire à Granville. De quoi inciter les propriétaires hésitants à vendre. « Mais la réforme sur les plus-values immobilières nous inquiète car elle accentue le déséquilibre entre l’offre et la demande », confient les professionnels. Les plus-values liées aux ventes d’immeubles sont désormais exonérées d’impôt au bout de 30 ans de détention, au lieu de 15 ans jusqu’à présent.

Et la construction ?

Il y a aussi des candidats à la construction, parmi les investisseurs. Selon les professionnels, compter 1000 € du mètre carré en première bordure de mer. Ou 200 à 250 ? si l’on s’en éloigne. « Mais il n’y a pas assez de terrains constructibles, déplore Philippe Delamarche. Les contraintes d’urbanisme liées à la loi littoral sont un frein au développement du tourisme dans notre département. »

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