L'hiver arrive ! Nous ne sommes qu'en automne, mais la fraîcheur matinale est de retour et bientôt vous allez rallumer votre chauffage. Saviez-vous que vous êtes dans l'obligation d'entretenir votre chaudière et de ramoner votre cheminée ? Nos conseils pour optimiser votre chauffage et passer un bon hiver, bien au chaud.
Poêle à bois et cheminée : Obligation de ramonage
Cheminée, poêle à bois ou à pellets, insert et même chaudière à bois, vous êtes dans l’obligation de ramoner votre cheminée. C’est le code général des collectivités territoriales, via l’article L. 2213-26, qui impose de réaliser au moins 1 fois par an un ramonage mécanique (via hérisson) du conduit d’évacuation des fumées et air chaud. Attention, une réglementation locale par arrêté municipal ou préfectoral peut s’ajouter à cette obligation.
Pourquoi réaliser un ramonage ?
Cette opération de nettoyage permet de prévenir des risques d’incendies liés à un encrassement par la suie ou le goudron, cela permet aussi de réduire les risques d’intoxication au monoxyde de carbone et même de réaliser des économies d’énergie en assurant un meilleur tirage.
Obligation de ramonage par un professionnel
Propriétaire ou locataire, vous avez l’obligation de faire ramoner le conduit de votre cheminée ou poêle à bois une fois par an par un professionnel, qui vous remettra un certificat attestant de son intervention. Cette attestation est à conservé, car elle pourra être demandé en cas de sinistre. Une amende allant jusqu’à 450 € est applicable si le ramonage n’est pas réalisé ni attesté.
Dans tous les cas, il reste conseillé de réaliser ce ramonage au moins 2 fois par an, dont une fois en période de chauffe.
Le ramonage est à la charge de l’occupant
C’est à celui qui utilise la cheminée ou poêle, de faire réaliser le ramonage. Dans le cas d’une location, si le propriétaire fait réaliser le ramonage, il peut facturer ces frais au locataire. Le propriétaire doit cependant s’assurer, avant chaque changement de locataire, du bon état des conduits. Dans le cas d’une installation collective, c’est le syndic de copropriété qui est responsable et doit réaliser cette opération au moins 2 fois par an.
Une chaudière bien entretenue
Faites vérifier votre chaudière, quelle soit au gaz, fioul, bois ou charbon. Elle doit faire l’objet d’un entretien annuel. Votre plombier-chauffagiste doit procéder aux vérifications nécessaires et vous remettre une attestation. La réglementation, par le décret n°2009-649 du 9 juin 2009, oblige à une révision annuelle de votre installation.
Réviser sa chaudière : Pourquoi ?
Une maintenance de votre chaudière permet d’assurer avant tout votre sécurité. L’objectif est de vérifier que votre système de chauffage n’émet pas une quantité dangereuse de monoxyde de carbone et de permettre au technicien chauffagiste d’apporter de nouveaux réglages à votre matériel. Ainsi, vous limitez le risque de pannes, détectez les dysfonctionnements, évitez une surconsommation et donc réalisez des économies d’énergies. Un entretien régulier allongera la durée de vie de votre chaudière, limitera les émissions polluantes et apportera de meilleures performances.
Entretien à la charge de l’occupant
La révision de votre chaudière passe par la vérification du corps de chauffe, du brûleur, de la veilleuse, de l’extracteur et des dispositifs de sécurité de votre équipement. La révision annuelle est à la charge de l’occupant, propriétaire ou même locataire. Cependant, si les travaux de réparations sont importantes, alors les frais sont à la charge du propriétaire, tout comme son remplacement si nécessaire.
Nettoyer vos radiateurs
Les appareils de chauffage électrique (radiateur, panneaux rayonnants ou convecteurs) n’ont aucune obligation d’entretien annuel. Pour autant, un rapide entretien permet d’éviter les risques et les pannes et aide à la bonne chauffe de votre équipement, voire à faire des économies d’électricité.
Par chance, cet entretien est facile et ne demande pas l’intervention d’un professionnel. Il s’agit simplement de dépoussiérer vos radiateurs ! En effet, l’accumulation de poussière peut causer des pannes, diminuer le bon fonctionnement de vos radiateurs, consommer davantage d’électricité et diffuser un air peu sain. Mettez votre équipement de chauffage électrique hors tension, équipez-vous d’un aspirateur, d’un chiffon humide et nettoyez les recoins (n’oubliez ni le dessous, ni derrière). Certains radiateurs, notamment les panneaux rayonnants, ont une grille qui se dévisse permettant de la nettoyer. Les convecteurs peuvent aussi avoir la façade ou l’arrière qui se démonte facilement permettant de nettoyer la poussière à l’intérieur de votre radiateur.
Une question de sécurité et d’assurance
Derrière ces contraintes, votre sécurité
Toutes ces obligations et procédures d’entretien ne sont pas là pour vous faire perdre votre temps. Bien au contraire, cela peut sembler contraignant, mais cela est demandé avant tout pour votre sécurité. En plus de potentielles économies d’énergies et de l’amélioration de votre confort de chauffage, le principal but est de limiter les risques d’incendies ou d’intoxications au monoxyde de carbone.
Un système de chauffage bien entretenu doit être bien ramoné et sans poussières. Toutes les accumulations de cendres, de suie et de poussières sont autant de risques d’un départ d’incendie ou d’obstruction des voies d’extraction de l’air. Plus de 64 248 incendies d’habitations ont eu lieu en France en 2020. Quant aux intoxications au monoxyde de carbone, il s’agit de la première cause de mortalité accidentelle par voie toxique en France. Ce sont environs 1000 foyers et plus de 3000 personnes qui sont intoxiquées chaque année, entrainant une centaine de décès en moyenne par an.
Assurez-vous d’être assuré
En réalisant l’entretien de votre chaudière et le ramonage du conduit de votre cheminée par un professionnel, vous obtiendrez un avis de passage et d’entretien qui seront la preuve du bon entretien de votre installation dans le cas, malheureux, où un incendie venait à se déclarer à votre domicile. En effet, sans ce justificatif votre assurance habitation peut décider de ne pas prendre en charge les frais liés à cet incendie.
Vous pouvez toujours réaliser cet entretien seul, un conduit de cheminée bien entretenue aura bien moins de risques de départ de feu ou d’obstruction. Cependant, vous ne disposerez en aucun cas d’une attestation et là encore votre assurance pourrait ne pas prendre en charge les dégâts si un accident devait avoir lieu… Et surtout, un défaut de ramonage peut entrainer une amende pouvant aller jusqu’à 450 €.
Installer un détecteur de fumée
Depuis 2018, chaque habitation doit être équipée d’un système de détection de fumée, c’est-à-dire d’un détecteur de fumée. Ce n’est pas pour faire joli, car c’est rarement le cas, mais encore une fois, c’est pour votre sécurité et celles des habitants du logement. Il existe également des détecteurs de fumée combinés à des détecteurs de monoxyde de carbone.
Le Détecteur et avertisseur autonome de fumée (Daaf) donnera l’alerte à temps en cas d’incendie et vous réveillera. En effet, la majorité des victimes d’incendies, décèdent des suites d’une intoxication liées aux fumées durant leur sommeil. Une détection anticipée permet d’appeler au plus vite les pompiers (Rappel : 18 depuis un téléphone fixe, 112 depuis un mobile).
Nous vous conseillons d’avoir plusieurs de ces détecteurs de fumée. Dans vos pièces de vie, dans les chambres ou à défaut dans le couloir entre les chambres, proche du tableau électrique et des équipements électroménagers lourds (sèche-linge et lave-linge) mais évitez la cuisine et la salle de bain. Enfin, ils doivent être placés à chaque étage de votre logement, en hauteur (les fumées montent) et comme pour vos radiateurs, pensez à les dépoussiérer.