La garantie perte d'emploi prend le relais des mensualités en cas de chômage. Une assurance difficile à obtenir et limitée.
Personne n’est à l’abri de perdre son emploi du jour au lendemain. Il est donc légitime de vouloir assurer ses arrières au moment de contracter un prêt immobilier de plusieurs centaines de milliers d’euros.
La souscription d’une garantie perte d’emploi peut sembler une bonne idée pour se couvrir. En cas de chômage, elle promet de prendre totalement ou partiellement le relais dans le remboursement de vos mensualités de crédit. On la souscrit pour une période de 1 à 4 ans mais elle peut être reconduite tacitement, une fois l’échéance passée.
Dans la réalité, cette assurance facultative (contrairement à la garantie invalidité-décès toujours exigée par les banques) présente de nombreuses limites qu’il vaut mieux connaître avant.
Montrer patte blanche
Ne rêvez pas ! Cette assurance est réservée à une catégorie limitée d’emprunteurs. Ces « happy few » doivent justifier d’un contrat de travail à durée indéterminée depuis plus de six mois (parfois douze) chez le même employeur. Les salariés en CDD, les artisans, les commerçants et les professions libérales en sont exclus. Cette garantie fixe aussi des limites d’âge. Généralement, les salariés de moins de 25 ans et ceux de plus de 50 ou 55 ans ne pourront pas bénéficier de cette assurance perte d’emploi.
Pôle emploi ou rien
Cette assurance ne couvre que les périodes de chômage indemnisées par Pôle emploi. Elle ne jouera donc pas pour les cas de préretraites, les licenciements pour faute grave ou les démissions volontaires. Enfin, les pertes d’emploi suite à la maladie ou à l’invalidité de l’assuré ne sont pas prises en charge.
Des délais de carence
Pour bénéficier de la garantie perte d’emploi, prière de se faire licencier au bon moment ! Voilà comment résumer le principe des délais de carence. En effet, cette assurance ne sera réellement effective qu’après une période de six à douze mois selon les assureurs. Autrement dit, si le licenciement intervient moins de 6 mois après la souscription du contrat, l’assuré ne sera pas indemnisé.
À ce délai de carence s’ajoute le plus souvent, un délai de franchise pendant lequel l’assureur ne verse aucune prestation. Ce délai court à partir du début de l’indemnisation par Pôle emploi ; il est généralement de trois mois.
Quelle indemnisation espérer ?
Elle dépend du contrat et de l’assureur. Mais souvenez-vous d’une chose : les mensualités sont rarement couvertes dans leur totalité. L’indemnisation se situe généralement entre 30 % et 80 % de leur montant. Elle peut être fixe quand d’autres assureurs proposent une indemnité progressive : plus la période de chômage est longue, plus la prise en charge sera importante. Mais, une fois encore, dans la limite des plafonds prévus au contrat.
Pour quelle durée ?
La durée maximale de remboursement des mensualités est de dix-huit mois en moyenne. Si l’assuré venait à subir plusieurs licenciements au cours du remboursement de son prêt, il pourra faire jouer sa garantie perte d’emploi à nouveau. Mais certains contrats limitent néanmoins le nombre de périodes de chômage à trois fois. Enfin, sachez que la durée totale d’indemnisation est toujours plafonnée : entre deux et trois ans généralement. Cette limite pourra être facilement atteinte en cas de période de chômage répétée pendant la durée du prêt.
Combien ça coûte ?
Plutôt cher. Le coût se calcule soit sur le capital emprunté (entre 0,3 et 0,7 %), soit sur les échéances de prêt (entre 1 % et 7 % des mensualités). Par exemple pour 0,50 %, comptez 500 € par an pour un emprunt de 100 000 €. Un coût élevé, inversement proportionnel à l’étendue réel des garanties offertes par les assurances perte d’emploi. À méditer avant de signer.