En attendant l'arrivée de ventilations plus écologiques, la qualité de notre air intérieur laisse souvent à désirer. Petit tour d'horizon des systèmes actuels.
Pourquoi ventiler ? Des études ont montré que l’air intérieur était souvent plus pollué que l’air extérieur. Rien d’étonnant : depuis le premier choc pétrolier, nos habitations ont adopté des fermetures étanches pour mieux s’isoler.
Par ailleurs, la décoration et l’aménagement intérieur se sont tournés vers des matériaux dégageant des substances toxiques pour nos systèmes nerveux, respiratoires… Dans les régions granitiques, s’y ajoutent des dégagements de radon. Quant à l’humidité, elle favorise les moisissures et bactéries et la condensation au coeur des murs. Choisir son mode de ventilation s’imposera selon le type de bâti (existant ou à construire), son étanchéité, sa fréquentation, le nombre d’habitants et le climat.
La ventilation naturelle. Les mouvements d’air s’effectuent par différence de température grâce aux défauts d’étanchéité, aux cheminées… et à l’intervention humaine. On parle ici de tirage thermique (aspiration d’air frais en partie basse).
Les premières ventilations utilisent ce principe avec une prise d’air en partie haute et une autre en partie basse. Certains habitats anciens montrent des systèmes très élaborés de ventilation naturelle. Dans la plupart de ceux-ci, les murs sont perspirants et régulent donc l’humidité. Par contre, dans une habitation réalisée avec des matériaux non perspirants (ciment, laines minérales, polystyrène…), une ventilation mécanique est indispensable.
La ventilation mécanique contrôlée (VMC) simple flux. C’est malheureusement la plus répandue. Car le renouvellement d’air est permanent : deux heures suffisent pour le volume total d’une maison. En 24 h, l’air est donc changé 12 fois ! Lorsqu’il fait 18-20° dehors, ça va. Mais lorsqu’il fait 5°, c’est autant d’air qu’il faut chauffer à chaque fois.
– La VMC hygroréglable. Elle s’ajuste au taux d’humidité de chaque pièce grâce à des bouches d’entrées et de sorties adaptées et peut varier son débit de 1 à 8. La perte de chaleur est donc réduite (jusqu’à 35 %) par rapport à un simple flux et la consommation électrique divisée par 2 à 3. En climat chaud et tempéré, ce type de VMC est plus adapté qu’un double flux si la maison a peu d’occupants ou si elle est peu souvent occupée.
– La VMC double flux. C’est le nec plus ultra de la VMC. Son principe ? L’air froid entrant est réchauffé par l’air chaud sortant grâce à un échangeur de chaleur qui en récupère les calories. Le gain estimé varie de 70 à 90 %. Inconvénients : son coût et sa consommation.
– Et aussi… À côté de la VMC gaz (qui évacue l’air vicié avec les produits de combustion de la chaudière ou du chauffe-eau), du puits canadien (voir article du 11 mai 2008), la ventilation mécanique répartie (VMR) présente l’avantage, pour les rénovations, de ne pas nécessiter de gaines grâce à des aérateurs individuels. Mais seule la ventilation naturelle assistée (VNA) semble prometteuse d’avenir : grâce à de multiples sondes, elle adapte à chaque instant le débit d’air aux besoins thermiques et hygiéniques tout en réduisant les gaines et les ventilateurs mécaniques. Malheureusement, elle n’est pour l’heure quasiment pas installée en France dans l’habitat individuel.
Pour aller plus loin. La plaquette de l’Ademe sur la ventilation (0810 060 050). La conception bioclimatique de Jean-Pierre Oliva, éditions Terre Vivante, 239 pages, 35 ?.