Le marché du logement neuf a connu une reprise en 2015 grâce à des taux de crédit bas et des ventes aux investisseurs dopées par une fiscalité favorable.
L’an dernier les ventes globales des promoteurs privés ont progressé de 13,6% pour s’élever à 122.781 logements neufs, selon les chiffres publiés par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).
Cette embellie du marché est due aux ménages « investisseurs« , c’est-à-dire ceux qui ont acheté un logement pour le louer : 49.564 logements leur ont été vendus l’an dernier, soit une hausse de 44%. Ils ont ainsi été nombreux à profiter de la faiblesse des taux des crédits immobiliers – aux alentours de 2,3% sur 15 ans en moyenne – et d’un dispositif fiscal « Pinel » assoupli, avec la possibilité de louer le logement acquis à ses ascendants ou descendants, sur une durée d’engagement modulée (6, 9 ou 12 ans).
L’autre moteur du marché, les accédants à la propriété, est lui, resté un peu en retrait : ces ménages ont acheté 43 624 logements neufs, ce qui marque un repli de 1,7% comparé à 2014.
« Nous sommes très contents, la reprise est incontestable », a estimé lors d’une conférence de presse Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI. « Mais l’accession à la propriété n’a pas décollé. Nous sommes sur une baisse en volumes, et aussi en-dessous des besoins démographiques ».
En outre les mises en vente de logements progressent moins vite que les ventes elles-mêmes, tandis que les délais de commercialisation se raccourcissent (à 11,7 mois en moyenne), signe de tensions entre l’offre et la demande, observent les promoteurs privés. Selon la FPI, c’est la lenteur du cycle de production du logement neuf, allongé par les délais administratifs et les recours contre les permis de construire – elle en avait comptabilisé 33.000 à l’automne -, qui explique que l’offre commerciale « ne décolle pas ».
La fédération souhaite que les délais de recours soient encadrés – 4 mois en première instance, 6 mois en appel -, une revendication formulée en rencontrant la nouvelle ministre du Logement, Emmanuelle Cosse.
Pour 2016, la FPI se veut optimiste grâce à l’amélioration de la conjoncture économique – avec une croissance de 1,5% attendue par le gouvernement -, et des carnets de commandes « plutôt mieux garnis ».
Surtout, elle mise sur la distribution plus large par l’Etat du Prêt à taux zéro (PTZ), qui permet à nombre de ménages de boucler leur crédit immobilier. La plupart de ceux qui visitent les bureaux de ventes des promoteurs ces dernières semaines l’intègrent dans leur financement, rapporte la FPI.
La FPI souhaite, pour produire des « logements abordables », que ses clients les plus modestes puissent bénéficier de taux de TVA réduits, sous condition de ressources et de prix plafonnés. Elle aimerait aussi siéger dans les commissions d’attribution de logements sociaux pour « réfléchir ensemble » à leur construction.