La maison à ossature bois peut adopter une allure contemporaine ou plus classique. Légère, elle s'adapte à des terrains complexes, offre de bonnes performances thermiques et ouvre de larges possibilités architecturales.
Dans l’Ouest, ce système constructif a la cote. Selon une étude du Comité national de développement du bois (CNDB), elle représenterait 9 % du marché de la maison individuelle en Bretagne, Pays de Loire et Poitou-Charente contre 4 % en France (1). Jean-Yves Riaux, ancien charpentier, pionnier de la construction en bois, s’en réjouit : « On retrouve les qualités du bois longtemps oubliées. Cela va avec un changement de regard sur la vie. Les gens veulent un habitat plus sain, plus économe en énergie. »
Le principe
Elle est constituée par des poteaux de faible section, espacés tous les 60 cm, entre lesquels est incorporé l’isolant (laine de bois, de verre, ouate de cellulose, chanvre…).
En allant vers l’extérieur après la couche d’isolant d’une épaisseur variable (15 cm, le standard), on place un panneau en particules de bois qui assure le contreventement, c’est-à-dire la résistance et la stabilité de la paroi. Ensuite, on pose une membrane d’étanchéité à l’eau (le pare-pluie), puis on fixe des tasseaux (pièces de bois horizontales) qui permettent d’accrocher le parement extérieur (bardage bois, fibre-ciment, etc). Vers l’intérieur, on place, après l’isolant, une membrane d’étanchéité à la vapeur puis un doublage.
Ses avantages écologiques
En provenance d’une filière durable, la plus locale possible, le bois possède un bilan carbone neutre. « En Bretagne, nous avons la chance d’avoir une essence intéressante, le pin Douglas, résistant, répulsif naturellement, qui vieillit sans traitement et convient bien à l’ossature », souligne Olivier Cabon, charpentier à Plerneuf (Côtes-d’Armor).
Du point de vue thermique, l’ossature bois offre la possibilité d’une isolation performante, sans laquelle les économies d’énergies ne sont qu’une vaine expression. « L’un des intérêts majeurs, c’est de pouvoir placer l’isolant au coeur du mur et non pas sur le mur comme pour un système en parpaings, note Christophe Gauffeny, architecte à Lantic (Côtes-d’Armor). En évitant une épaisseur supplémentaire, on gagne en surface, tout en réalisant une isolation renforcée. »
Autre avantage, une ossature bois est une construction issue de la filière sèche, c’est-à-dire d’un chantier plus rapide, plus aisé qui génère moins de déchets et ne nécessite pas d’eau.
Yohan Garry, thermicien, ajoute un bémol : « Il faut veiller aux ponts thermiques (parois en contact avec l’extérieur), sources de déperdition de chaleur, et envisager parfois l’isolation des poteaux ». Olivier Cabon confirme : « Pour remédier à cela, on peut isoler par l’extérieur avec de la fibre de bois ». Le reproche que l’on fait souvent à l’ossature bois, c’est son manque d’inertie. La chaleur ne peut pas être stockée dans la masse comme avec le béton.
L’histoire des Trois petits cochons a vécu
Que dire de la tenue dans le temps de ce type d’ouvrage ? Ses adeptes arguent qu’au Canada ou aux États-Unis, 90 % des maisons individuelles sont construites en bois. La qualité du bois de l’ossature n’est pas à négliger et encore moins sa mise en oeuvre. Contrairement aux idées reçues, sa tenue au feu n’est pas moins bonne qu’une structure en brique, acier ou béton.
À chaque usage du bois (intérieur ou extérieur, bardage ou charpente, etc.) correspond une classe allant de 1 à 5 qu’il convient de respecter. Les bois de classe 2 ou 3 sont utilisés pour l’ossature. Certaines essences ne nécessitent pas de traitement chimique, comme le pin Douglas.
Son coût au m² n’est pas facile à évaluer, car il dépend de la nature du projet.
« Il faut comparer ce qui est comparable, note Olivier Cabon. Je dirais qu’il faut compter entre 15 % et 20 % de plus que pour une maçonnerie de base et 5 % de plus par rapport à une maçonnerie de qualité. Soit environ 65 €/m² pour le mur, plus 20 €/m² d’isolation et 55 €/m² de bardage. Ces montants de base varient en fonction du choix des matériaux. Le prix au m² d’un bardage peut atteindre 200 euros. »
(1)Comité nation pour le Développement du Bois