Manque de biens, prix en hausse, crise sanitaire présente, conditions d’octrois de crédits plus restrictives : même si la demande reste forte, les incertitudes planent sur le marché immobilier morbihannais.

+12 % : c’est la hausse des compromis de vente signés par Square Habitat cet été par rapport à l’été 2019. « Et les agences du Morbihan suivent la même ligne », précise Franck Pivette, responsable des agences d’Auray et Vannes. Mais selon le professionnel, « on serait aux mêmes chiffres sans la crise sanitaire. Les taux sont restés bas et l’immobilier est une valeur refuge. Sur un secteur où la qualité de vie est importante. On a retrouvé cet été la même clientèle que celle d’avant-covid ».

Si les prix ont suivi une hausse entamée il y a plusieurs années, les près de 15 % d’augmentation estimés cet été (par rapport à 2019) par la Chambre des notaires du Morbihan ne seraient pas non plus directement liés à la crise sanitaire.

« On est toujours sur la rareté du bien, poursuit Franck Pivette. L’offre est vraiment inférieure à la demande mais pour autant les biens se vendent dans la fourchette d’estimation. Un bien sur le marché trouve tout de suite preneur, mais comme en 2019. » Selon lui, on n’assiste pas à une explosion des prix. « On a beaucoup de demandes mais les acheteurs sont très bien informés. Ils n’ont rien à voir avec ceux de 2010. »

Et pourquoi une telle pénurie de biens ? « On assiste à une sédentarisation des vendeurs, qui restent chez eux, détaille le professionnel. Lorsqu’on vend, on doit acheter en général après, mais que peut-on acheter compte tenu du marché à la hausse ? » Sur les secteurs de Vannes et Auray, le manque évident de foncier pour la construction, lié à l’attractivité de la région participent à la poursuite, même ralentie, des prix.

Une angoisse dans les placements boursiers

Pour autant, Franck Pivette reste optimiste : « L’immobilier est une valeur refuge. Il le restera d’autant plus que les taux seront bas. Même les communes autour de Vannes et d’Auray sont très demandées. » Les profils des acquéreurs à Auray et Vannes sont similaires : cadres supérieurs, retraités et investisseurs. « Le marché morbihannais est plus préservé que d’autres, assure l’agent immobilier. 40 % des transactions que nous effectuons à Vannes et Auray sont des paiements comptants. »

« Pour ceux qui ont un certain patrimoine, on voit une certaine angoisse des placements boursiers avec une prise de conscience de leur caractère très précaire, indique Mathilde Tresiguel, déléguée à la communication de la Chambre des notaires du Morbihan. Pour certains acquéreurs, il y avait une urgence à transformer les valeurs mobilières en pierre. »

Reste que pour les primo-accédants, la hausse des prix complique les acquisitions, en dehors des deuxièmes couronnes des villes morbihannaises.

Surtout, les banques font de plus en plus attention aux critères avec lesquels elles octroient des crédits. Les courtiers ne présentent plus de dossiers sans apports.

« On est liés à une possible crise économique à l’emploi, conclut Franck Pivette. Mais pour l’instant, on ne la ressent pas du tout. Le volume d’appel ne désemplit pas, on voit des projets d’acquéreurs et surtout des demandes d’estimations. C’est un vrai indicateur. »

Source : Supplément Ouest-France Immobilier Grégoire LAVILLE.

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