Les ventes de logements neufs ont baissé de 3,3 % au deuxième trimestre. Pas de quoi inquiéter les professionnels du secteur, qui s'attendaient à pire.
Depuis plusieurs mois, le marché du neuf est en panne. Les chiffres provisoires de la commercialisation de ces logements au deuxième trimestre, publiés par le ministère de la Cohésion des territoires, confirment cette tendance moribonde.
D’avril à juin, 2 336 maisons individuelles et 31 586 appartements ont été « réservés à la vente », c’est-à-dire que des arrhes ont été versées. Cela représente, respectivement et sur un an, – 10,7 % et – 2,7 %.
Moins de logements
« Au début de l’année, on craignait une récession, relativise la Fédération française du bâtiment (FFB), aujourd’hui, c’est moins le cas, grâce en partie à la très large ouverture des banques au crédit immobilier. »
Sujet plus inquiétant : la mise en vente de nouveaux logements s’est effondrée. En un an, la baisse des commercialisations de maisons atteint un vertigineux – 33,2 %, et celle des appartements – 13,2 %. « C’est un vrai basculement, confirme la Fédération. Les promoteurs ont mis le pied sur le frein. Il faudra surveiller ça de près. »
Raison de la prudence des promoteurs : l’accession à la propriété est de moins en moins aidée. « Nous sommes dans un contexte de taux très bas, qui favorise la hausse des prix, et des salaires qui n’augmentent pas fortement », complète la FFB.
Point encourageant : les mises en vente de nouveaux logements se sont redressées entre le premier et le deuxième trimestre 2019, repassant au-dessus de la barre des 30 000 unités pour la première fois en un an.
Prix plus élevés
Au niveau des prix, les biens immobiliers neufs se renchérissent. Sur toute la France, le prix de vente moyen d’une maison a augmenté de 5,9 %. Pour les appartements, le prix au m2 a augmenté de 5 %.
Dans l’Ouest, le prix de vente moyen d’une maison s’élève à 201 356 € en Normandie, 232 964 € dans les Pays de la Loire et 240 553 € en Bretagne.
« Le marché reste fragile, assure la FFB. Si les règles d’accession au crédit immobilier se durcissent, le marché peut s’effondrer. »
Source : Quotidien Ouest-France du vendredi 23 août 2019 – Emmanuelle François