La chute des prix depuis 2008 et les crédits bon marché relancent les ventes dans le département. Les acquéreurs, en particulier les primo-accédants, profitent de cette embellie du marché.
- Volumes stables ou en hausse
« Contrairement aux idées reçues, le marché de l’immobilier n’est pas malade. Les volumes de ventes sont repartis à la hausse partout en 2014. On enregistre, par exemple, + 36 % à Granville, + 19 % à Avranches et une stabilité à Coutances (- 0,7 %) », explique Pierre Pozzo, à la tête de onze agences du même nom dans les régions de Granville, Avranches, Coutances et Caen.
A Cherbourg, Landry Guilbert, le gérant d’Act-Immo, nuance : « Dans la Communauté urbaine de Cherbourg, le nombre de compromis signés est plutôt stable par rapport à 2013. Même si on enregistre un mieux en fin d’année, les acheteurs restent sur la réserve. On remarque une désaffection pour les pavillons anciens et les biens en zone rurale. Les maisons de ville de qualité et proches des commerces se vendent le mieux. »
Dans le Granvillais, les résidences avec ascenseurs, les maisons avec jardin et les résidences secondaires proches de la mer concentrent le plus de demandes. A Avranches et Coutances, les maisons prédominent et à Saint-Lô, les appartements.
- Baisse des prix partout
Pour les professionnels, cette reprise s’explique d’abord par la baisse des prix. « De 5 % environ par an depuis 2008. Autrement dit en sept ans, les prix ont diminué de 30 % à 40 % », annonce Pierre Pozzo pour le Sud-Manche et le Coutançais. Résultat : les primo-accédants qui, autrefois s’éloignaient dans les terres, peuvent aujourd’hui revenir en ville. Dans le Saint-Lois, la baisse, moins conséquente, est quand même notable. « Une maison à 150 000 €, il y a cinq ans, est négociée aujourd’hui autour de 130 000 € », indique Ludovic Turpin, cogérant de l’agence Faudais, à Saint-Lô.
- L’impact des taux d’intérêt
Selon le cogérant de l’agence Faudais, « il n’y a pas de moment plus opportun pour investir dans l’immobilier ». Mais en plus des prix favorables, les taux d’intérêts sont très avantageux actuellement. « On peut emprunter autour de 2 à 2,5 %. C’est historiquement bas ! Il y a quelques années, ils atteignaient 10 %. »
- Âge d’or pour les primo-accédants
Une bonne nouvelle pour les acquéreurs. En particulier, les primo-accédants. « On a donné une solvabilité à de jeunes acheteurs », analyse Pierre Pozzo. Nicolas Legagneux, de l’agence Folliot à Saint-Lô, va même plus loin : « Ce sont essentiellement eux qui portent le marché. Les secondo et tertio-accédants sont plus frileux. Mais ils commencent à y avoir une prise de conscience chez eux aussi. »
- A la peine, le neuf plus soutenu
L’ancien profite le plus de cette embellie du marché. « Le neuf se vend plus difficilement, car les prix ont moins baissé. En cause : les normes de construction (basse-consommation, accessibilité…) de plus en plus chères. Une maison de six ans se vendra 30 % de moins qu’une neuve », poursuit Pierre Pozzo. Mais le nouveau dispositif Pinel, pourrait modifier la donne. « Ça pourrait relancer l’immobilier, mais aussi et surtout le bâtiment », explique Ludovic Turpin.
- 2015, encore une bonne année
« Je n’ai pas de boule de cristal, mais je pense que le marché va s’équilibrer. La baisse des prix, semblables aujourd’hui à ceux d’il y a quinze ans, va s’arrêter », prévoit Pierre Pozzo. Pour sa part, Nicolas Legagneux s’attend à une année semblable à 2014. « Les prix devraient stagner, voire baisser très légèrement. »