Dans le sillage de particuliers qui font construire des maisons écologiques, plusieurs entreprises s'engagent dans l'éco-construction et l'éco-habitation. La tendance est nette à Douarnenez.
« C’est sûr que si on avait opté pour du placo et de la laine de verre, on aurait eu une maison plus grande. » Mais la superficie n’est pas la priorité de Grégory Peuziat. A 28 ans, le jeune homme recherche d’abord le bien-être de sa famille et notamment de ses deux jeunes enfants. La maison en bois qu’il est en train de faire construire avec sa femme, en contrebas des HLM de Kermarron, ne dépassera pas les 60 m². Parce que Grégory a opté pour des matériaux naturels : le bois pour l’ossature, le fibro-plâtre pour les cloisons, la ouate de cellulose et la fibre de bois pour l’isolation…
Des matériaux plus coûteux, mais sans risque pour la santé. « On a fait le choix d’une maison plus petite, mais plutôt un peu plus saine« , précise ce fils de maçon. Comme lui, ils sont de plus en plus nombreux, les adeptes de l’éco-construction et éco-habitation. Par conviction écologique ou pour des raisons de mieux-être de leurs futurs occupants, les constructions plus respectueuses de l’environnement ont le vent en poupe. Et Douarnenez n’échappe pas à la tendance.
Une affaire de spécialistes
Dans le sillage de ce marché émergent, de nombreux artisans sensibilisés à la problématique se sont installés à Douarnenez et dans sa région. Hier, trois d’entre eux étaient sur le chantier de Grégory Peuziat. Nicolas Deniaud, électricien, a expliqué comment on pouvait, à l’aide de gaines ou de fils blindés, réaliser des chantiers électriques « bio-compatibles », c’est-à-dire visant à « protéger les habitants des champs électriques haute et basse fréquences ».
Fabrice Chotin s’est spécialisé, lui, dans le diagnostic. Équipé du matériel adéquat, il peut mesurer la perméabilité d’une maison à l’air. « Il faut une porte soufflante, constituée d’une fausse porte bâchée et d’un système de ventilation et des instruments d’analyse. On met la maison en dépression et on calcule le débit de fuite, le trou non volontaire. », explique le contrôleur.
En présence de l’artisan qui a posé les portes et les fenêtres en bois, Frédéric Chotin a mis en lumière les nombreuses fuites d’air, à l’aide d’un fumigène. Le constat est édifiant : la fumée semble pénétrer de partout. En fait, les entrées par lesquelles l’air passe devraient être assez facilement colmatées. John Brandshaw, le constructeur de cette maison en bois, s’en félicite d’ailleurs : « Avant, on ne pouvait pas vérifier tout ça. »
Ces artisans et au moins une vingtaine d’autres seront au rendez-vous du premier salon « Écobio-bâtir », organisé les 3 et 4 octobre à Poullan, par l’association Cap bio, en partenariat avec Approche éco-habitat. « Cela fait trois ans qu’on refuse les entreprises lors de la foire bio au Juch, faute de place, explique Annaïg Baillard, permanente de Cap bio. Aussi, nous avons décidé d’organiser, pour la première fois, ce rendez-vous rien que pour l’éco-habitat et éco-construction. » Les artisans intéressés peuvent encore s’inscrire au 02 98 11 03 17.