Manche immobilier. Les locations de maison : une perle rare...

« Ce qui est clair, c’est que la demande est largement supérieure à l’offre. Pour une maison louée, on reçoit en moyenne dix demandes. » À l’agence Le Franc à Cherbourg, comme dans beaucoup d’autres, les maisons en location se font rares, très rares. « À ce jour, nous avons 300 biens à la vente, et 30 en location, détaille Frédérique Grand-Guillot, responsable d’agence. Il n’y a aucune maison. »

Si certains propriétaires hésitent, c’est le moment de se lancer dans la location car on manque de biens.

Sylvie Gohel – Gérante de l’agence Lefranc

Lorsque l’occasion se présente de louer, les biens ne restent pas longtemps sur le marché. « Il y avait un programme de construction de maisons avec la loi Pinel à Tourlaville, ajoute Sylvie Gohel, gérante. On proposait trois habitations, la livraison était le 31 janvier, le 1er février tout était loué. »

« Un indicateur du dynamisme économique »

Ce dynamisme immobilier s’explique selon les professionnelles par l’activité économique au beau fixe sur le territoire.

« On sent clairement un parallélisme entre les annonces d’embauche et le marché immobilier. C’est un super-indicateur du dynamisme de notre bassin de vie. Lors des embauches de Naval Group et de l’arrivée des familles australiennes, nous avons contacté des vendeurs pour savoir s’ils étaient prêts à louer leur maison, pour répondre à la demande. C’est une clientèle qui n’existait pas et pour laquelle nous avons dû nous adapter. Aujourd’hui, nous avons de très bons retours des familles installées ici, qui se plaisent dans la région. »

Situation ancienne

Spécialisée depuis onze ans dans la location chez Century 21, Annie Damecour a toujours connu cette difficulté.

« C’est vrai qu’on a eu l’an passé une très forte demande locative, mais les maisons sont plébiscitées depuis longtemps. On sait que les entreprises locales sont demandeuses. J’ai vu des propriétaires qui s’organisaient pour louer leur maison et se loger ailleurs. »

De son ressenti, le centre-ville est de plus en plus convoité

Et le prix…

Et le prix s’en ressent-il ? Tout dépend de la qualité du bien et de son équipement, répondent les professionnelles. « Il faut prendre en considération s’il est meublé ou non, et les variations peuvent être importantes. Si on compare les loyers pour des logements vides, il y a cinq ans, les prix ont augmenté de 300 ou 400 euros. »

Annie Damecour complète : « Si je regarde les biens à disposition, on peut trouver des maisons à 720 euros par mois. Mais il y a deux publics : il y a les personnes locales, qui souhaitent louer pour une période avant d’investir. Ils ne mettront pas 1 200 euros dans un loyer, ce qui leur reviendrait, sur le long terme, moins avantageux que l’achat. Après, il y a les familles qui sont là dans le cadre d’une mutation professionnelle et qui veulent une maison sans aménagement, avec plus d’équipement. Dans ce cas, le loyer peut être revu à la hausse. »

Sylvie Gohel se veut toutefois rassurante : « Nous restons dans un territoire rural où la majorité des habitants vivent en maison. On est quand même dans un secteur où les prix de l’immobilier sont attractifs. Les primo-accédants peuvent acquérir une maison car le marché le permet. »

 

Source : Carole LE GOFF / LA PRESSE DE LA MANCHE

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