Des start-ups développent un nouveau mode de cohabitation pour trentenaires à New York, dans des résidences partagées, une façon de se loger de manière flexible, moins chère et moins conflictuelle dans la plus grande ville américaine.
Trois de ces complexes ont ouvert à Brooklyn, dont le dernier en mai dans le quartier de Williamsburg, et au moins un autre à Manhattan.
Ce concept de logements que l’on pourrait définir comme des auberges de jeunesse pour adultes, semble rencontrer son public à New York.
Les résidences entièrement meublées ont une cuisine commune, et parfois une salle de bains partagée. Ce nouveau mode de vie urbain est vu par ses concepteurs comme un moyen de faire face aux loyers exhorbitants et à une mobilité professionnelle grandissante.
« La génération des moins de 35 ans n’a jamais autant bougé d’une ville à l’autre qu’aujourd’hui », explique Brad Hargreaves le fondateur et directeur général de « Common », une de ces start-ups de location de logements en cohabitation. Avec ses trois résidences design et confortables dans l’arrondissement de Brooklyn qui comptent une centaine d’habitants, la jeune entreprise propose des chambres privées pour un loyer moyen de 1.600 dollars par mois à Crown Heights et 1.800 dollars à Williamsburg, charges comprises.
Les prix de location sont donc inférieurs à ceux d’un studio à Brooklyn, qui s’élevaient en mars en moyenne à 2.158 dollars par mois, selon le cabinet d’immobilier MNS. Le loyer reste néanmoins un peu plus onéreux qu’une colocation classique dans Brooklyn.
Trois mois minimum
Pour attirer de jeunes professionnels trentenaires, la durée de location est flexible, mais de trois mois minimum.
James Jackson, 27 ans, designer de site web et nouveau résident à Williamsburg, a découvert par hasard l’existence de ces logements en cherchant de l’inspiration sur le net. Plusieurs mois avant d’arriver, il enchaînait les logements temporaires sur le site de location immobilière entre particuliers Airbnb, « ce qui coûtait très cher », explique-t-il.
Jane, une mère de famille cherchant un logement en urgence pour sa fille Kala, insiste également sur la difficulté de trouver un logement de qualité à New York: « elle a vécu dans des conditions assez médiocres dernièrement et elle voyage beaucoup, donc ce genre de logement pourrait l’intéresser ».
« L’expérience de la colocation est souvent mauvaise. L’idée de départ était donc d’éviter tout ce qui pouvait générer des conflits dans une cohabitation traditionnelle », explique aussi M. Hargreaves. L’entretien des communs est assuré, le wifi accessible à tous, les produits élémentaires du quotidien, du papier toilette aux épices de cuisine, sont fournis.
« Quand nous inaugurons un nouvelle résidence, nous la testons nous-mêmes, nous venons vivre ici pendant une semaine pour voir comment c’est », raconte Danielle Robin, 28 ans, chargée des réseaux sociaux à « Common ». Elle insiste sur l’importance de socialiser avec les locataires, et trois employés ont même emménagé dans une des résidences.
L’espace communautaire est l’épicentre de ces maisons partagées. Celle située à Williamsburg dispose d’une salle de fitness et une salle de cinéma sera bientôt installée. Des activités communes sont aussi proposées pour « créer du lien » entre locataires, comme des cours de cuisine ou de yoga.