Même s'il ne rapporte pas grand-chose, le PEL n'est pas un placement comme les autres. Il offre la possibilité d'un prêt immobilier et une prime d'État.
Si vous cherchez un placement qui rapporte, passez votre chemin. Le taux du plan épargne logement » (PEL) a encore été revu à la baisse. Il est tombé à 1,51 % pour les contrats ouverts depuis le 1er février 2016, soit 1,27 % net après le passage des prélèvements sociaux contre 2 % brut auparavant. Un rendement certes modeste mais qui – si on relativise un peu – est 1,7 fois plus élevé que celui de son cousin, le Livret A (0,75 %), placement préféré des Français.
S’il rapporte peu, le plan épargne logement n’a jamais autant séduit les épargnants. Un paradoxe qui se traduit en chiffres : en 2015, le PEL a enregistré une collecte de 24 milliards d’euros pour un encours à plus de 241 milliards d’euros début 2016, soit un bond de 11 % sur un an. Plutôt pas mal pour un plan à 1,5 % brut ! Mais le PEL ne se résume pas qu’à un taux. Il permet d’obtenir un prêt pour financer un projet immobilier et une prime d’État.
Un droit au prêt immobilier
Ce placement permet de bénéficier d’un prêt remboursable sur deux à quinze ans et pouvant aller jusqu’à 92 000 € dans le cadre d’un projet immobilier (achat, construction, rénovation de la résidence principale). Les plans ouverts depuis le 1er février auront un taux de crédit à 2,70 % dans quatre ans, tandis que les PEL souscrits entre le 1er février 2015 et le 1er février 2016 bénéficieront d’un taux de 3,20 % (4,20 % pour les PEL antérieurs). Des taux peu compétitifs comparés aux taux proposés sur le marché actuellement (inférieurs à 2 % sur quinze ans en ce moment), mais qui pourraient le redevenir en cas de hausse dans les années à venir (scénario fort probable).
Une prime d’État
C’est l’autre bonus du PEL. Les conditions d’obtention ont changé au fil du temps. Concernant les PEL ouverts à compter du 1er mars 2011, la prime d’État est versée uniquement si le PEL donne lieu à un prêt de 5 000 € minimum. Son montant dépend des intérêts acquis et de l’affectation du prêt en fonction de la période de souscription. Ainsi, la prime est égale à 40 % des intérêts acquis pour les PEL ouverts entre le 1er mars 2011 et le 31 janvier 2015. Pour toucher son montant maximum (1 525 € pour les logements BBC sinon c’est 1 000 €), il faut donc avoir acquis 3 812 € d’intérêts. Ce taux a été relevé à 50 % des intérêts acquis pour les PEL ouverts depuis le 1er février 2015. Une majoration de 10 % est accordée pour chaque personne à la charge de l’emprunteur dans la limite de 153 € pour le financement d’un logement vert et 100 € dans les autres cas.
Un petit rappel
Avec le plan épargne logement, les règles du jeu sont nombreuses. À l’ouverture, une mise de départ est exigée : 225 € minimum puis une épargne d’au moins 540 € chaque année, versée par échéances mensuelles ou trimestrielles, faute de quoi, le compte sera clôturé. Les versements complémentaires sont évidemment autorisés dans la limite de 61 200 € au total.
Placer une partie de ses économies sur un PEL, c’est aussi accepter de conserver son épargne pendant au moins quatre ans, sous peine d’être pénalisé. Tout retrait entraîne sa fermeture pure et simple. Il n’existe donc pas de retrait partiel possible. Pour pouvoir bénéficier du taux fixé à l’ouverture (1,27 % net par exemple pour un PEL depuis le 1er février), il ne faut pas effectuer de retrait pendant les deux premières années, sinon les intérêts seront recalculés au taux du compte épargne logement (0,42 % net actuellement). Par ailleurs, tout retrait avant la 4e année entraîne aussi une diminution ou une suppression des droits au prêt et à la prime d’État.
La phase d’épargne peut toutefois être prolongée d’année en année jusqu’à dix ans maximum. Au-delà, le PEL ne peut plus être alimenté, mais l’épargne peut encore rester à produire des intérêts pendant cinq ans. À son 15e anniversaire, il sera transformé en livret d’épargne classique.