Bonne année pour les agents immobiliers de Dinan de l'Amepi (*) : le marché est dynamique et les transactions nombreuses, grâce à des taux d'intérêt maintenus à un niveau bas. La forte demande tire les prix vers le haut, mais l'augmentation reste contenue
Les prix à Dinan
La tendance est plutôt à l’augmentation. En un an, le prix moyen au mètre carré a progressé dans presque tous les secteurs à Dinan et autour de Dinan. Et pour les différents types de biens.
Ainsi, entre la fin de l’année 2018 et la fin de l’année 2019, le prix au mètre carré d’un appartement à Dinan et passé de 1 729 € à 2 011 €, soit une augmentation de l’ordre de 16 %.
« La demande en appartements a été forte au cours du second trimestre 2019. Or, l’offre n’est pas à la hauteur. Mécaniquement, les prix flambent. D’autant plus que les acquéreurs ont dû se reporter sur des surfaces plus grandes que ce qu’ils avaient envisagé », expliquent les agents immobiliers de l’Amepi.
Le prix moyen des appartements vendus à Dinan était en fin d’année de 134 575 € pour une surface moyenne de 66,89 m2 (contre 102 707 € pour 59, 40 m2 un an plus tôt). La demande est portée par les investisseurs, et notamment pour de la location de vacances et de courts séjours, type Airbnb.
Concernant les maisons à Dinan, le prix au mètre carré a sensiblement progressé en un an : 2 011,88 € en 2019 contre 1 902 € un an plus tôt. Le prix moyen d’une maison à Dinan se situe autour de 206 817 € pour 100,2 m2.
Conséquence dans la cité médiévale, « les délais de vente se sont considérablement raccourcis », observent les agents immobiliers. Pour les appartements, « ça va tellement vite qu’on ne parle même plus de délais ». Et si c’est un peu plus pour une maison, il ne faut guère plus de 60 jours pour conclure.
Les prix autour de Dinan
« Les communes de la première couronne autour de Dinan sont les plus recherchées », ont pu observer les agents immobiliers. Les prix (1 698 €/m2) correspondent bien aux budgets des acquéreurs. Et il y aurait en outre un effet « Dinamo ! », le service de bus, qui rapprocherait de la ville-centre les communes péri-urbaines desservies.
Dans un contexte profitable, la deuxième couronne voit aussi ses prix bondir : le mètre carré est passé de 1 352 € en 2018 à 1 532 € en 2019, avec un prix moyen de vente de 192 752 €, en forte hausse pour des surfaces pourtant plus petites, de 125 m2 en moyenne (contre 144 520 € pour 166 m2 en 2018).
Mêmes constats à la hausse pour les maisons au nord de Dinan, vers la vallée de la Rance et le littoral (1 838 €/m2 contre 1 579 € un an plus tôt).
Le sud reste bon marché (1 076 €/m2 en 2019 contre 1 090 € en 2018), malgré la proximité de Rennes (Evran, Plouasne, Caulnes). « Mais les gens qui travaillent à Rennes privilégient les communes sur l’axe Saint-Malo – Rennes », selon les agents immobiliers dinannais. Qui notent toutefois une augmentation des volumes de vente dans ce secteur sud-Dinan.
Taux bancaires
Si les volumes ont été importants, les taux bancaires historiquement bas n’y sont pas étrangers. « Sur 15 ans, vous pouvez emprunter en moyenne à 0,87 % ; sur 20 ans, à 1,04 % ; sur 25 ans, à 1,35 % », détaillent les agents immobiliers.
Pour 2020, ils prévoient « une petite hausse, mais insignifiante. Les taux pourraient remonter, mais très lentement », de 0,15 à 0,2 point en moyenne.
Par contre, les autorités financières ont mis la pression sur les banques pour plafonner l’endettement des ménages à 33 % et limiter la part des emprunts sur 25 ans au, profit de ceux sur 20 ans, « au grand dam des ménages les plus modestes ».
Lois Pinel et Denormandie
La loi Pinel encourage l’investissement locatif à titre de résidence principale. Dinan, Léhon et Taden figuraient dans le dispositif. Ce n’est désormais plus le cas. Les agents immobiliers croisent maintenant les doigts pour que la ville de Dinan soit intégrée au dispositif Denormandie, incitation à la rénovation de logements anciens et en mauvais état en vue de les rendre à la location.
Des villes comme Fougères, Vitré, Pontivy, Saint-Malo ou Saint-Brieuc, pour n’en citer que quelques-unes, sont éligibles. Pas Dinan. « Pourtant cela correspond à la problématique de la ville, notamment avec tous ces appartements inoccupés dans le vieux Dinan ».
La cité médiévale n’a pas été retenue parmi les 222 villes moyennes du programme national « Action cœur de ville ». Mais les agents immobiliers croient savoir « qu’une demande aurait été faite en ce sens ».
Airbnb
À Dinan, selon les agents immobiliers de l’Amepi, « 1 vente sur 4 se fait à titre de placement ». La pierre demeure une valeur refuge, « à plus forte raison en cette période d’incertitude sur les régimes de retraite ». Quelques investisseurs s’assurent ainsi un complément de revenus grâce à la location.
Pour autant, la ville de Dinan manque de logements à louer à titre d’habitation principale. Une raison à cela, selon les professionnels, « beaucoup de propriétaires font maintenant le choix de la location courte », de type Airbnb, plus rémunératrice.
Cela n’est pas sans effet sur le marché immobilier. Cela n’est pas sans effet non plus sur la tranquillité du voisinage. Au point que « certaines copropriétés commencent à interdire ce genre de locations », alertent les professionnels de l’immobilier dinannais.
(*) Agences Centuy 21, Nestenn, Solvimo, Cabinet Richard – Arthurimmo. Com, Laforêt Immobilier.
Source : Le Petit Bleu du jeudi 6 février 2020 – Pascal CAYEUX