L’amour rime souvent avec projet commun. Et parmi les grandes étapes d’une relation, l’achat d’un bien immobilier à deux est sans doute l’une des plus excitantes… mais aussi l’une des plus complexes ! Entre compromis, stratégie financière et cadre juridique, comment faire de cette aventure un succès sans laisser place aux tensions ?
Voici tout ce que vous devez savoir avant de signer l’acte de vente.
Un projet à deux, des attentes différentes… Comment concilier ?
Acheter en couple, c’est d’abord aligner ses envies et ses besoins. L’un rêve d’un appartement en plein centre-ville, l’autre d’une maison avec jardin en périphérie. L’un privilégie une grande cuisine, l’autre veut absolument un dressing XXL…
Avant de commencer les visites, faites chacun une liste de vos critères essentiels et secondaires. Identifiez les points sur lesquels vous êtes intransigeants et ceux où des concessions sont possibles.
Discuter et anticiper ces questions permet d’éviter des tensions pendant la phase de recherche, mais aussi une fois installés. Un achat immobilier est un projet à long terme : mieux vaut être sur la même longueur d’onde dès le départ !
Emprunter ensemble : quelles options selon votre statut juridique ?
Acheter à deux implique un engagement juridique et financier fort, et la manière dont vous achetez dépend de votre statut conjugal. Et même si l’on vous souhaite qu’amour rime avec toujours, il vaut mieux se préparer à toutes les éventualités. Voici les règles à connaître pour éviter les mauvaises surprises en cas de séparation ou de décès.
Vous êtes mariés
Dans ce cas, c’est votre régime matrimonial qui définit la répartition du bien acheté ensemble :
Mariage sans contrat (régime de la communauté réduite aux acquêts – régime par défaut)
Tout bien acheté pendant le mariage appartient à parts égales aux deux époux, même si une seule personne finance l’achat.
→ En cas de séparation, le bien est divisé à parts égales, sauf clause spécifique.
Mariage sous le régime de la séparation de biens
Chacun est propriétaire à hauteur de son apport financier (précisé dans l’acte d’achat).
→ En cas de séparation, chacun récupère la part qu’il a investie.
Mariage sous le régime de la communauté universelle
Tous les biens, acquis avant ou après le mariage, sont communs.
Attention au domicile conjugal qui bénéficie d’un statut particulier : même si un seul époux est propriétaire, il ne peut pas vendre ou hypothéquer le bien sans l’accord de l’autre (article 215 du Code civil), et ce, peu importe le régime matrimonial.
Vous êtes pacsés
Le Pacs offre deux possibilités d’achat immobilier :
Le Régime par défaut : séparation de biens
Chaque partenaire est propriétaire en fonction de son apport financier.
→ En cas de rupture, chacun récupère sa part du bien.
L’Achat sous le régime de l’indivision (si prévu dans la convention de Pacs)
Le bien appartient aux deux partenaires à parts égales, même si l’un a financé plus que l’autre.
→ En cas de séparation, le bien doit être revendu ou l’un des partenaires doit racheter la part de l’autre.
Attention : en cas de décès, le partenaire survivant n’est pas héritier par défaut ! Un testament est fortement recommandé pour protéger son conjoint.
Vous êtes en union libre (concubinage)
Un couple en concubinage n’a aucun statut légal particulier en matière d’achat immobilier. Par défaut, la solution la plus courante est l’indivision :
L’Achat en indivision
Chaque concubin est propriétaire au prorata de son apport financier (mentionné dans l’acte de vente).
→ En cas de séparation, le bien peut être vendu ou l’un rachète la part de l’autre (rachat de soulte).
Attention en cas de décès : sans testament, les héritiers légaux du défunt (parents, enfants) deviennent propriétaires de sa part du bien. Le concubin survivant risque donc de perdre son logement. Prévoir une clause de rachat ou un testament est donc essentiel pour protéger le partenaire survivant !
La recherche du bien : coup de cœur ou raison ?
Lorsqu’on visite un bien, le coup de foudre peut être immédiat. Mais attention à ne pas se laisser emporter par l’émotion au détriment des aspects pratiques ! Au contraire, porté par l’envie de fonder son nid douillet, on serait vite tenté de transiger sur des éléments essentiels pour s’installer plus rapidement.
La check-list à garder en tête :
– L’emplacement et les commodités (écoles, commerces, transports, parcs, etc).
– La superficie et l’agencement du bien
– Le budget global (prix + frais + travaux éventuels)
– La revente potentielle en cas de changement de vie
Si l’un des deux a un coup de cœur et l’autre des doutes, prenez une nuit de réflexion avant de vous engager.
L’achat : un projet qui renforce le couple
Acheter à deux est une vraie preuve de confiance. C’est une super aventure, mais qui demande aussi de la communication et des compromis.
Les questions à se poser avant d’acheter ensemble :
– Sommes-nous d’accord sur la localisation et le type de bien ?
– Avons-nous bien défini notre budget et notre capacité d’emprunt ?
– Avons-nous choisi le bon cadre juridique pour nous protéger en cas d’imprévu ?
Prendre le temps de réfléchir, se renseigner et consulter un notaire est la clé d’un achat serein et réussi.
Et vous, êtes-vous prêts à franchir le pas ?