Avranches : L’Agglo veut identifier les logements indignes

Dans le Sud-Manche, le nombre de logements insalubres est imprécis. L’Agence régionale de santé (ARS), donne un taux de logements potentiellement indignes, compris entre 6,3 % et 22,5 %. Dans le département de la Manche, il est estimé à 7,7 %, le plus élevé de Normandie, et concerne pour moitié des propriétaires occupants. « Le nombre de logements non-décents connu est minime par rapport à ce qui existe vraiment », indique Philippe Droullours, élu de l’agglomération en charge de l’habitat. « La première difficulté, c’est le repérage. Des propriétaires occupants, souvent des personnes âgées, se contentent de vivre dans leur logement en l’état, ou craignent l’ampleur de certains travaux, tandis que des locataires n’osent pas s’engager dans une procédure. Il existe pourtant tout un dispositif d’accompagnement d’aide à la rénovation par le biais de différents organismes. »

« Oser faire un signalement »

Le 17 juin, aux Chéris, la communauté d’agglomération organisait une réunion d’information destinée aux professionnels intervenant à domicile : infirmiers, aides-soignants, aides ménagères, centres communaux d’action sociale (CCAS) et autres structures sociales qui interviennent auprès des particuliers afin de les inciter à signaler les logements indignes. « Il faut oser faire un signalement tant pour les locataires que pour les propriétaires, car il s’agit vraiment d’un enjeu majeur de santé publique. » Un logement insalubre peut, en effet, avoir de graves conséquences sur la santé : maladies respiratoires et infectieuses, allergies, saturnisme, intoxication, accidents domestiques (électrisation, chutes…). « Dans certaines situations, notamment en cas d’incurie ou syndrome de Diogène, à savoir, l’accumulation d’objets divers, encombrement, animaux domestiques en surnombre, au-delà du bâti, l’accompagnement social, voire médico-psychologique, peut être nécessaire. »