Dans quelques jours, leur prototype de logement autonome en énergie va prendre la route de Versailles. Ce projet, conçu par une centaine d'étudiants de la région, participe au concours international Solar Decathlon.
Sur le toit, une serre qui produira fruits et légumes. Mais aussi, des panneaux solaires photovoltaïques et thermiques pour assurer une autonomie d’énergie au bâtiment.
Au sol, un système de pompes à chaleur. Et, prolongeant un appartement de 55 m², une loggia de 15 m². Aucun radiateur ni chauffage au sol, une isolation au cordeau. Un appartement grandeur nature, que l’équipe d’Atlantic Challenge va présenter en juin à Versailles, dans le cadre de Solar Decathlon.
- Solar Decathlon ?
Un concours international auquel participent 20 équipes de 16 pays différents.
- Objectif du concours ?
Concevoir et construire un habitat autonome en énergie, en grandeur réelle. Seront pris en compte plusieurs critères : l’énergie, l’urbanisme, l’innovation…
- Réhabilitation de Cap 44
L’équipe (constituée d’étudiants de l’école d’architecture, Centrale, l’école du bois… Au total, une dizaine d’établissements des Pays de la Loire) a ainsi choisi de se pencher sur la réhabilitation de Cap 44. Un imposant immeuble abandonné du Bas-Chantenay, emblématique du patrimoine nantais par sa structure en béton armé « Hennebique ». Un intérêt architectural qui passe actuellement plutôt inaperçu. Pourtant, ce bâtiment construit en 1894, a connu de plus grands moments. Minoterie à l’origine, il a, plus récemment, accueilli des bureaux.
- Une réhabilitation qui tient la route
Dans leur projet, intitulé Philéas, Cap 44 rassemblerait logements, commerces, bureaux, espaces collectifs.
L’idée : garder l’esprit du bâtiment. « On a choisi de récupérer la structure brute, pour rappeler l’existant, et d’amener le minimum de matière », explique Ouessane Dobé, étudiante en troisième année à Centrale.
Le prototype, présenté à Versailles, est une sorte d’appartement-témoin, à ossature bois. Un module construit dans les locaux de la société BH, filiale de Bénéteau, et un des nombreux partenaires du projet. Il sera démonté pour son transport, et remonté sur place. Une douzaine de camions seront nécessaires pour emmener les différents éléments du prototype à Versailles. 70 tonnes de matériel, quand même !
Deux ans que les étudiants planchent là-dessus. « Une sacrée expérience, souligne Alban de Rougé, étudiant de l’école d’archi. Qui nous a permis de voir comment travailler avec des professionnels, fourni un carnet d’adresses… On va pouvoir vendre cette expérience. »
Comme pour un vrai chantier, ils ont été confrontés à des contraintes de coût, de temps. Toutes les études ont été faites pour que ce projet de réhabilitation tienne la route. « Un promoteur pourrait reprendre le projet tel qu’il a été imaginé par les étudiants », commente Laurent Rossez, président du groupement d’intérêt scientifique (qui comprend des partenaires institutionnels et des professionnels).
Coût de l’appartement : 2 500 € du m². Pour lui, ce projet pourrait faire école dans le domaine de la rénovation énergétique de vieux bâtiments. « Ça concerne, en France, 30 millions de bâtiments. 90 % sont des passoires énergétiques. Là, on serait entre 3 et 10 kW contre plus de 300 en règle générale. Cette économie est un enjeu fondamental pour les villes. »
Vendredi 23 et samedi 24, de 10 h à 17 h, Philéas s’expose au Bâtiment B, sur l’île de Nantes. Entrée libre.