Les prix se réajustent, ils grimpent moins vite. Mais les ménages hésitent à s'engager. Le point de vue des professionnels.

Mayenne. Enquête sur le marché local de l’immobilier. Aujourd’hui, premier volet : est-ce le bon moment pour investir ?

Où en est le marché de l’immobilier, aujourd’hui à Mayenne ?

Difficile à dire. « La période est trop mouvante, observe le directeur de l’agence de Quénétain. D’ici deux mois, nous saurons si l’année 2009 sera bonne ou non. L’activité est soutenue, les visites de maisons toujours nombreuses, mais le marché tourne au ralenti. »

Même son de cloche à l’agence Pégaze, du réseau Orpi : « Beaucoup de biens à vendre, beaucoup d’acquéreurs, mais qui hésitent à franchir le pas, observe le directeur, Serge Mottier. En cette période de crise, ils attendent une bonne nouvelle, de quoi leur redonner un peu le moral. Il ne faudrait pas grand-chose pour que ça bascule. » Serge Mottier note pour sa part que « les acquéreurs sont plus nombreux qu’en 2008, mais avec des budgets plus serrés, car beaucoup sont des primo accédants. Un coup de pouce de nos amis les banquiers serait le bienvenu ! »

Faut-il s’attendre à une baisse des prix ?

Les professionnels évoquent un « réajustement des prix par rapport à la valeur vénale », c’est-à-dire au coût actuel de construction du même bien. À l’échelle de tout le département, la croissance de la hausse des prix ralentit. À deux chiffres en 2006, elle est passée sous la barre des 2 % l’année dernière. Mais de là à passer en négatif… « Je ne vois pas pourquoi les prix chuteraient, estime Vincent de Quénétain. Actuellement, il n’y a guère de « gros coup » à faire. Mais attendre six mois ne garantit pas qu’on pourra acheter mieux. »

Le rapport de force entre acheteur et vendeur a-t-il changé ?

C’est un peu le jeu du chat et de la souris. Les uns guettent la baisse, les autres résistent. Selon l’agence Pégaze, « l’acquéreur prend la main. On compte aujourd’hui un acheteur pour cinq biens. Avant, c’était plutôt l’inverse. » Sauf s’il est pressé, voire acculé, pour une mutation professionnelle ou un besoin urgent d’argent, l’acheteur préfère attendre. La plupart d’entre eux restent sur leurs positions et refusent de revoir leur prix trop à la baisse. Pourtant, si une maison est sur le marché depuis très longtemps, une seule explication : elle est trop chère !

Peut-on encore espérer acheter et faire une plus-value ?

Cela consiste à réaliser une « culbute », une différence positive entre le prix de vente et le prix d’achat d’un bien. Aujourd’hui et à court terme, certainement pas. Ou à de rares exceptions. À plus long terme, « j’en suis convaincu, même au bout de cinq ans, jauge Serge Mottier. Crise ou pas, le marché est fait de fluctuations. Ça va repartir dans l’autre sens. Quand la confiance reviendra. » Restaurer ou rénover une maison ancienne ne pourra qu’accroître la plus-value.

Quid du marché de la location ?

Logiquement, et parce qu’il faut bien se loger, il profite de la frilosité des ménages à s’endetter sur vingt ou trente ans. Plutôt qu’acheter tout de suite, on loue, en attendant des jours meilleurs, voire une hypothétique baisse des prix. « Ce marché est en plein boom. D’autant que les loyers ont plutôt tendance à stagner, voire baisser, qu’à augmenter. »

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