Trois agents immobiliers du Pays de Vitré livrent leur analyse du marché local. Quelle est la tendance ? Quels sont les biens qui se vendent le mieux ?

2017, une bonne année ?

« 2016 a été une année extraordinaire, une année de rattrapage grâce aux taux d’intérêt très bas », introduit Yohann Serrand, responsable de l’agence Kermarrec de Vitré. En 2017, le premier semestre était aussi très bon. Grâce notamment à l’obtention du dispositif Pinel dans certaines villes moyennes, comme Vitré.

Il note néanmoins « une petite accalmie depuis la rentrée, on revient à des niveaux normaux ». Une impression confirmée par son confrère Moïse Lucas (Lucas immobilier), implanté à Vitré et Châteaubourg. « A Vitré, le marché de la construction va bien, par conséquent celui de la revente en pâtit un peu. »

Concernant l’avenir proche, Yohann Serrand penche entre optimisme et inquiétude : « Tant que les taux d’intérêt restent entre 1,5 et 2 %, c’est une bonne nouvelle pour nous. » Mais il suit de près l’évolution du prêt à taux zéro, que le gouvernement envisage de « raboter ».

Que cherchent les acheteurs ?

« Il y a encore une clientèle qui cherche une maison à la campagne, pour la qualité de l’environnement », indique Aymeric Cocherel, gérant de l’agence Stéphane Plaza immobilier, à Châteaubourg. Mais la majorité des acheteurs se tourne vers la ville et le neuf. « Nous n’avons aucune difficulté à vendre des biens entre 250 000 et 280 000 € entre Noyal et Châteaubourg, poursuit-il. En revanche, c’est plus compliqué pour les bien situés entre 140 000 et 180 000 €, car la capacité des acheteurs a augmenté grâce aux taux d’intérêt bas. »

« Les acheteurs sont plus avertis qu’avant »

Fort de ses 24 années d’expérience, Moïse Lucas estime que « globalement, l’axe Rennes-Paris reste porteur. C’est d’ailleurs l’axe le plus porteur autour de Rennes car c’est celui qui se développe le plus économiquement ». Il confirme que la tendance est à la ville et aux petits terrains. « Les clients sont aussi très sensibles à la consommation énergétique. C’est pourquoi les maisons des années 1970-80 sont difficiles à vendre. »

Un avis partagé par Yohann Serrand : « Les acheteurs sont plus avertis qu’avant et se placent déjà dans la perspective d’une revente. »

Le prix au m2, un indicateur fiable ?

Les prix au m2 indiqués ne sont pas contestés par les professionnels de l’immobilier. Il convient cependant de les interpréter et de les nuancer.

« Le plus dur dans notre métier, c’est l’estimation »

« Il suffit de quelques biens de valeur pour faire monter la moyenne », commente Aymeric Cocherel, qui alerte les vendeurs sur le « danger » de faire une simple multiplication pour estimer leur maison. « Le prix dépend aussi de l’architecture, de l’environnement, de l’agencement, de l’exposition. » Et surtout de la localisation, qui compte selon lui pour « 60 % dans la valeur du bien ».

Ses deux confrères corroborent ses propos en précisant qu’il existe des différences de prix entre quartiers pour des maisons identiques, notamment à Vitré. « S’il y a plusieurs acheteurs, ça fait aussi monter les enchères », ajoute Yohann Serrand avant de confier : « Le plus dur dans notre métier, c’est l’estimation. »

Quelles sont les villes attractives ?

Sans surprise, toutes celles situés entre Rennes et Châteaubourg. Noyal, Servon et Châteaubourg bénéficient de la proximité de la RN 157 et possèdent chacune une gare. Des atouts qui « attirent les gens qui travaillent à Rennes ou Cesson », pense Aymeric Cocherel.

A Vitré aussi, le secteur de la gare est prisé. « Il y a une vraie attractivité du centre-ville mais très peu de biens à vendre », regrette Yohann Serrand. Autour de Vitré, « il existe aussi une très forte demande à Pocé, Argentré et Etrelles ».

A contrario, les demeures vacantes des communes situées au Nord de Vitré peinent à trouver des acquéreurs. « A Vitré, j’ai cinq acheteurs pour une maison. Dans certaines communes, ce rapport est inversé », conclut Yohann Serrand.

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