Réchauffement climatique et flambée du pétrole obligent, ce type d'habitations se multiplie. Leur intérêt ? Leur consommation d'énergie n'excède pas 15 kWh/m2 par an. Voici quelques exemples, du Finistère à l'Autriche.

Qu’est-ce que l’habitat passif ? Le concept de maison passive est né voici 14 ans à Darmstat, lors des hivers rigoureux de nos voisins allemands. Si le Danemark et la Suède avaient ouvert la voie avec des bâtiments consommant moins de 80 kWh/ m2/an, l’Allemagne a fait merveille dans l’art de concevoir un habitat aux notes de chauffage quasi inexistantes. Maison isolée ou mitoyenne, immeuble ou bâtiment industriel, l’habitat passif a pour caractéristique d’être très bien isolé et d’utiliser peu d’énergie fournie, pour l’essentiel, par le soleil et la terre. En tous les cas, sa consommation n’excède pas 15 kWh/m2/an pour les besoins en énergie de chauffage (assuré par la ventilation double flux) et 30 kWh/m2/an tous besoins confondus. Pour mémoire, en France, la moyenne consommée par les bâtiments neufs avoisine, pour le chauffage seul, les 80 à 100 kWh/m2/an, celle des bâtiments construits avant 1975, 328 !

Les ingrédients indispensables. Elle possède un tronc commun auquel on ne peut déroger si l’on veut arriver au 15 kWh/m2/an. C’est-à-dire :
– une construction sans ponts thermiques permettant une parfaite étanchéité à l’air ,
– une isolation extérieure de l’enveloppe du bâtiment jusqu’à 35 cm pour garantir l’étanchéité ,
– des fenêtres à triple vitrage avec châssis renforcé ,
– une orientation du bâtiment au sud de façon à capter l’énergie solaire par des baies vitrées ,
– des appareils ménagers peu gourmands en énergie ,
– un chauffe-eau solaire ,
– le chauffage est fourni par une ventilation double flux contrôlé (VMC) avec récupérateur de chaleur d’un rendement supérieur ou égal à 75 %. Par le biais d’un échangeur thermique, l’air froid qui entre dans les pièces est réchauffé par l’air chaud qui en sort. Selon les régions, le pays, les conditions d’ensoleillement, un complément de chauffage utilisant les énergies renouvelables peut être envisagé, apportant plus de confort dans les périodes de grand froid.

L’ossature bois est recommandée pour la maison car elle permet une bonne isolation avec de la laine de roche, de la ouate de cellulose… Le bardage extérieur peut être en lattes ou planches de bois, en textile, plaques de verre… On peut envisager aussi un puits canadien. Le surcoût existe pour ce type de construction et dépend aussi des matériaux employés.

Où est-on en France ? Avec des réglementations thermiques qui changent timidement tous les cinq ans, on est à la traîne. Mais le Grenelle de l’environnement pourrait donner un coup d’accélérateur. On ne passera pas partout au passif directement (les professionnels ont besoin de formation) mais les objectifs et les échéances sont clairs : construire tous les bâtiments neufs, conformément au label bâtiment basse consommation (BBC) en 2012 (50 kWh/ m2/an) et à énergie positive (maison qui produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme) en 2020. Côté rénovation, 400 000 logements anciens devront atteindre chaque année les 80 kWh/m2/an (label BBC). Reste une inconnue de taille : les moyens mis en oeuvre.

Expérience, expériences… Sans attendre, des maîtres motivés franchissent le pas. Cependant l’expérience a montré qu’il ne suffit pas de vouloir réaliser du passif pour y parvenir : à Rennes, la résidence Salvatierra, issue du programme européen Cepheus, n’a pu tenir ses exigences.

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