Envisager la construction d'une maison écologique, c'est aussi réfléchir au bilan carbone de ses matériaux : quelle consommation d'énergie ont-ils nécessité à la fabrication et au transport ?

En France, 22 % des émissions de gaz à effet de serre viennent du secteur du bâtiment (logements, bureaux, commerces, équipements publics ou privés), dont 20 % émis lors de leur construction. Selon les matériaux choisi, les émissions de gaz carbonique passeront de 1 à 9.

Penser global, choisir local

Il faut, pour commencer, privilégier les ressources locales : le bois près des zones forestières, la fibre végétale dans les régions agricoles, le calcaire dans les causses ou les vallées karstiques, le roseau dans les marais. Cette démarche évitera les émissions de CO2 liées au transport de ces matériaux (qui se fait souvent par camion) et garantira, en plus, une bonne intégration du bâtiment dans le paysage.

Le bois, premier de la classe

Le bilan CO2 de ce matériau, à condition qu’il vienne de forêts bien gérées (label FSC), est excellent. Il permet en effet de stocker le carbone pendant plusieurs dizaines d’années. De plus, la mise en oeuvre du bois, léger, n’exige pas de gros outils. Et, parvenus en fin de vie, le bois et ses dérivés (laine de bois, panneaux de bois) peuvent être utilisés comme combustibles. Les matériaux d’origine végétale (chanvre, lin) ont eux aussi un bon bilan carbone, puisqu’ils absorbent le CO2 au moment de leur croissance, consomment très peu d’énergie au moment de la construction et se dégradent facilement en fin de vie. Excellent isolant et simple à recycler, la terre cuite (briques simples ou briques moncomur), exige, en revanche, de grosses quantités d’énergie fossile au moment de la cuisson. Son bilan carbone est donc moins bon.

Béton et ciments mauvais élèves

Ces deux matériaux, dont les constructeurs français usent et abusent, exigent beaucoup d’énergie à la fabrication : ils sont très gourmands en eau et très lourds. Résultat : au moment de leur mise en oeuvre, ils nécessitent l’emploi d’engins de chantiers puissants, gros consommateurs de pétrole. De plus, ces matériaux ne sont pas recyclables, si ce n’est en remblais pour les routes. Leur destruction (les gravats sont incinérés, ou envahissent les décharges) entraîne d’importantes émissions de CO2.

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