Agir pour l'emploi, la cohésion sociale et le développement économique est dans son ADN. Alors qu'il essuie des critiques, l'organisme (ex-1 % logement) veut faire rimer utilité et efficacité.

Entretien avec Bruno Arbouet, directeur général d’Action Logement.

Action Logement a bouclé sa réforme…

Notre organisme gère paritairement la participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC) en faveur du logement des salariés (NDLR : 0,45 % de la masse salariale des entreprises de plus de 20 salariés). On a soixante ans d’histoire. Avant la réforme de l’ex-1 % logement, il existait une vingtaine d’organismes collecteurs qui parfois se faisaient concurrence. Les partenaires sociaux souhaitaient réorganiser le dispositif. Il n’y a plus qu’une unité avec deux filiales. Action Logement, c’est 18 000 salariés, un million de logements, 1,7 milliard d’euros de collecte.

Son existence fait toujours débat ?

On a pu entendre des critiques. Cette réforme ne nous a pas été imposée par l’État. On l’a conduite dans des délais serrés avec des résultats significatifs. Sur le logement, le paritarisme, ça fonctionne.

Pourquoi lancez-vous un manifeste ?

D’abord, car nous ne sommes pas suffisamment connus et notamment des PME. Ensuite, le sujet du logement doit être porté dans le champ du débat de la présidentielle. Nous allons donc lancer une campagne nationale début 2017 pour expliquer l’utilité sociale d’Action Logement qui construit environ 25 000 logements par an, réhabilitation comprise. Nos treize directions régionales et nos comités régionaux remontent les besoins des territoires.

Le gouvernement est toujours prêt à ponctionner vos ressources…

Dans le projet de loi de finances 2017, apparaît une mesure qui nous supprime 8 % de nos ressources annuelles. Ce n’est pas acceptable. Je rappelle qu’on est le financeur de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) à hauteur de 93 %, soit 5 milliards d’euros.

Faciliter le logement des jeunes est une de vos priorités ?

Oui, comme la lutte contre le mal logement des plus fragiles. 90 % des jeunes ont un CDD quand ils rentrent en emploi. On a mis en place un cautionnement en lieu et place du jeune ou de la famille quand ce n’est pas possible. En six mois, on a signé plus de 10 000 dossiers. Il nous faut innover. L’idée de proposer une acquisition réversible fait aussi son chemin. Dans certaines conditions, on s’engagerait à racheter le bien aux ménages qui rencontreraient des difficultés.

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