Erwan Le Rouillé est notaire à Saint-Malo depuis 2000. Il constate une forte hausse d'achats de résidences secondaires dans la cité corsaire et aux alentours.

Quelle est la situation de l’immobilier à St-Malo ?

On a beaucoup d’Airbnb. Vous pouvez être sûr qu’un T2 en appartement sera vendu pour le rénover et faire de la location. Intra-muros tout particulièrement.

Il y a aussi énormément de résidences secondaires. Et cela concerne tous les quartiers. Avant, l’avenue du 47e régiment d’infanterie était un peu la limite pour les achats de résidences secondaires, ensuite, on descendait de 10 % en valeur à chaque quartier. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Regardez le quartier entre cette avenue et la prison par exemple, eh bien les gens se disent qu’en vélo, ils sont à 5 minutes de la plage, donc ça les intéresse. Ces quartiers reprennent donc de la cote.

Comment se porte le marché et quelle a été l’évolution ?

Après 2012 et la chute des prix, le volume de transactions a réellement repris en 2015. On a eu un rattrapage pour les résidences principales et un boom pour les résidences secondaires. Aujourd’hui, les gens préfèrent revenir dans le coeur de ville, même en ayant plus petit. Et c’est la même chose pour les jeunes qui cherchent la proximité avec les transports. Donc Dinard, Saint-Malo ça intéresse forcément.

Après, le problème, c’est que la population à l’année à Saint-Malo diminue.

Et cette dernière année ?

L’année 2017 en Bretagne a été absolument folle. Le prix standard des logements est passé de 2300 euros le m² à 3000 euros. On n’avait même plus rien à vendre. Après, cette hausse des ventes en volume ne peut continuer éternellement, et depuis le début de l’année on voit que cela stagne. On verra si les prix augmentent ou non mais il y aura un marché à deux vitesses : les résidences déjà rénovées et celles à refaire.

Quel profil ont les acheteurs de résidences secondaires ?

Ce sont beaucoup de préretraités, qui ont aux alentours de 55 ans. Ils viennent de Paris, de Rennes… Beaucoup se posent la question de la location le temps de leur absence. Cela rentabilise les frais.

Y a-t-il eu un impact LGV ?

Oui, complètement. Au tout début, je ne savais pas trop ce que cela donnerait. Mais aujourd’hui, cela se voit, ça joue pour le secondaire. Les Parisiens qui souhaitent partir en midweek, le mercredi, se disent qu’ils sont à 2h de Paris, que ce n’est pas loin.

Vous savez à la gare, les logements qui ont été construits n’ont pas de volets et ils n’ont pas le droit d’en avoir.

Le syndrome des volets fermés, lorsqu’il y a beaucoup de résidences secondaires, eh bien j’ai l’impression que la ville ne voulait pas que cela se voie à l’arrivée, à la gare. Car, même s’il n’y a personne, toutes les fenêtres restent ouvertes.

Y aura-t-il des mesures à l’encontre des résidences secondaires ?

C’est certain qu’il faut s’attendre à une hausse des mesures fiscales. Beaucoup de futurs résidents secondaires me demandent d’ailleurs lors de l’achat combien ils seront taxés.

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