Avec 1 332 logements en construction à La Roche-sur-Yon, la ville préfecture accroît sa surface habitable. Un moyen de conforter son « poids démographique » à l'échelle de la Vendée et répondre à une demande grandissante.

1 332 logements sont en construction à La Roche-sur-Yon. Aux quatre coins de la ville, les chantiers sortent de terre. Immeubles, maisons, lotissements, habitats groupés… la cité élargit sa surface habitable. Dépassant les 450 logements par an, chiffre fixé par le Plan local de l’habitat, la Ville entend bien « conserver son poids démographique à l’échelle du département », confie Malik Abdallah, adjoint à l’urbanisme. L’idée est avant tout de « loger une population toujours plus importante d’étudiants, de jeunes travailleurs et de personnes âgées en quête de services de proximité ».

Les gros promoteurs de retour

La conjoncture, plutôt favorable, vient servir ces ambitions. Avec un taux de chômage inférieur à 7 % et un tissu économique attractif, la ville préfecture attire. Les promoteurs l’ont bien compris. Duret, Terimmo Atlantique, Giboire, Oryon… multiplient les opérations pour répondre à la demande. Sans oublier les poids lourds comme « Bouygues, Vinci ou Nexity, de retour sur le territoire », précise Malik Abdallah. « Aujourd’hui, le plus dur est de trouver les investisseurs. Une fois sortis de terre, les logements se vendent ou se louent tout seuls », assure l’adjoint.


Comme ici sur le chantier du lotissement Nexity, les chantiers se développent à La Roche-sur-Yon pour répondre à une demande de logements de plus en plus forte.

Après l’arrêt du Pinel

Ce, malgré l’arrêt du dispositif locatif Pinel sur la Ville, et son recentrage, début 2019, sur les zones tendues. La Roche a, certes, perdu les investisseurs en quête de réduction fiscale. Comme sur les 21 appartements en face de la gendarmerie, boulevard Leclerc, « dont la commercialisation a été stoppée immédiatement après l’arrêt du Pinel, avec des clients partis sur Nantes », confirme Philippe Privat, directeur de Terimmo Altantique. Mais elle a gagné en programmes favorisant l’accès à la propriété. Comme dans le quartier du Sacré-Coeur, où après l’échec de Quartus (56 logements locatifs), Ametis Atlantique a repris la main pour lancer 45 logements « tournés vers les familles », dont 17 à caractère social.

Gentrification en marche ?

Mais la croissance immobilière suscite des craintes. Plusieurs Yonnais appréhendent de voir les prix flamber. Avec un phénomène de gentrification, où les plus modestes seraient mécaniquement écartés du centre, faute de loyers abordables. Une critique incarnée dans l’îlot Piobetta, exempt de logements sociaux. Un projet symboliquement pointé du doigt par l’opposition municipale pour marquer le « manque de mixité sociale ».

« Il n’y a pas de logements sociaux à Piobetta, parce qu’il y a un programme en cours, juste à côté, à la place de l’ex-14 Bis et du magasin de fleurs, avec Vendée logement et Action logement », rétorque Malik Abdallah.

Forte de ses 28 % de logements sociaux, la Ville a opté pour « une meilleure répartition » des loyers à prix réduits. Ainsi, les programmes immobiliers dans les quartiers prioritaires, comme aux Forges, ne comportent plus de logements sociaux. A l’inverse, dans les zones pavillonnaires, comme au Sacré-Coeur ou à Saint-André d’Ornay, les programmes compteront 30 % (Ametis Atlantique), voire 40 % de logements sociaux (Ex-Batkor).

Source : Le Journal du Pays Yonnais du jeudi 3 octobre 2019 – Nicolas Pipelier

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