La hausse des loyers des nouveaux baux du parc privé évolue moins vite que l'inflation.
La hausse des loyers des nouveaux baux dans le parc immobilier privé en France a ralenti pour atteindre + 0,5 % en rythme annuel à fin mai, contre + 1 % un an plus tôt, et évolue donc moins vite que l’inflation (+ 1 %), selon l’observatoire Clameur.
L’observatoire, dont l’étude fait référence, a même constaté des loyers moyens de marché en baisse à Paris (- 1,3 % à 23,9 euros/m²) et dans de grandes métropoles régionales comme Le Mans (- 0,8 % à 8,5 euros/m²), Bordeaux (- 1,5 % à 12,3 euros/m²), Nice (- 2,4 % à 14,3 euros/m²), Rennes (- 3,3 % à 11,7 euros/m²) ou encore Le Havre (- 3,5 % à 10,5 euros/m²).
« Comme cela se constate depuis 2006, les loyers de marché augmentent donc moins vite que l’inflation. Et bien que le marché retrouve habituellement des couleurs avec l’arrivée du printemps, les évolutions des loyers ne prêtent guère à l’optimisme », a relevé l’observatoire. Selon ses constatations, le loyer moyen a baissé depuis début 2013 dans 30 % des villes de plus de 146 000 habitants qu’il passe en revue depuis 2000 et, dans 45 % de ces villes, il a progressé moins vite que l’inflation. Des hausses supérieures à l’inflation ont été relevées à Lille (+ 2,3 % à 14 euros/m²), à Angers (+ 2,4 % à 10,7 euros/m²) et à Reims (+ 6,8 % à 11,8 euros/m²), ainsi qu’à Lyon (+ 1,1 % à 12,8 euros/m²) et à Toulouse (+ 1,4 % à 11,9 euros/m²).
L’observatoire porte sur les loyers des marchés locatifs privés de 1 242 villes et regroupements de communes de plus de 10 000 habitants. « Depuis l’été 2011, le marché locatif privé s’enfonce dans la récession, affecté comme l’ensemble de l’économie immobilière par le ralentissement économique qui s’est amorcé avec le déclenchement de la crise des dettes souveraines », a indiqué l’auteur de l’enquête, Michel Mouillart.
Selon lui, le marché locatif privé « doit de ce fait composer avec une demande particulièrement déprimée par la montée du chômage et les incertitudes sur le pouvoir d’achat ». « Et il est déstabilisé par des annonces et des décisions publiques qui bouleversent les projets des investisseurs et des propriétaires bailleurs et finissent par renforcer le déséquilibre des marchés », a-t-il poursuivi.
L’observatoire révèle que la baisse des loyers est plus rapide dans le Limousin (- 1,2 %), en Aquitaine (- 1,6 %), en Haute Normandie (- 1,7 %) et en Basse-Normandie (- 2,1 %). Elle est « plus modérée » en Franche-Comté (- 0,1 %), en Poitou-Charentes (- 0,2 %) et en Lorraine (- 0,5 %). A l’inverse, les loyers ont augmenté « lentement » en Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 0,1 %), en Ile-de-France (+ 0,2 %), en Midi-Pyrénées (+ 0,5 %), en Bourgogne (+ 0,7 %) et dans le Centre (+ 0,7 %). Ils ont augmenté plus rapidement que l’inflation dans les autres régions, avec un coup d’accélérateur marqué en Champagne-Ardenne (+ 2,5 %) et dans les Pays de la Loire (+ 3,4 %).