Le marché breton de l'immobilier vient de vivre des mois difficiles. Il peut cependant tabler sur l'augmentation continue de population promise à la région.
Le recul du neuf
À son tour, le Crédit foncier a passé l’année immobilière au crible. Il présentera ce matin cet état des lieux. Pour la Bretagne, il chiffre à 28% la baisse des transactions dans le secteur du neuf par rapport à 2011. Quant aux prix de l’immobilier breton, il estime « qu’ils sont restés presque stables sur l’ensemble du territoire, excepté Rennes où ils ont légèrement progressé ». Autre constat du Crédit foncier, signe aussi d’un marché qui n’est pas au mieux de sa forme, un recul des ventes de terrain à bâtir.
Pour autant, observe le Crédit foncier, l’ensemble du marché breton n’est pas vraiment homogène avec des situations contrastées d’une ville à l’autre. Reste une tendance de fond, toujours valable : « Les grandes agglomérations et les centres-villes conservent un marché actif avec des prix maintenus, voire en progression ».
De nouveaux Bretons à loger
Même si l’année 2012 n’a pas été folichonne, tous les professionnels de l’immobilier peuvent miser sur l’augmentation de la population bretonne. La région gagne quelque 25 000 nouveaux habitants par an. Et une Bretagne à quatre millions d’habitants en 2040 est un scénario possible, contre 3,2 aujourd’hui. « Tout le monde a besoin d’un toit ! », plaide Patrick Quilgars, responsable du centre régional des expertises au Crédit foncier qui juge l’ensemble du marché breton plutôt porteur. Tout en prévoyant des corrections de prix à la baisse pour les vendeurs qui misent encore sur les prix d’avant 2008, l’année de la crise.
Le littoral se relève
Autre constat de cet état des lieux du Crédit foncier. Le marché immobilier sur le littoral breton se requinque petit à petit : « Le secteur littoral reprend peu à peu des couleurs mais peine tout de même à sortir de deux années moroses. Les prix restent assez stables ». Patrick Quilgars mise aussi sur un bon développement du marché de la réhabilitation de l’ancien. Surtout qu’il s’agit là d’un levier intéressant pour redonner un coup de jeune à des communes rurales. « La réhabilitation, cela peut être aussi plus facile que le neuf », commente encore Patrick Quilgars.
Les loyers remontent
De son côté, l’observatoire Clameur (comme Connaître les loyers et analyser les marchés) a fait connaître, hier, ses premiers chiffres sur l’évolution des loyers du secteur privé pour le début 2013. La tendance est à la hausse en Bretagne (+ 1,3 %), alors que la moyenne nationale est à la baisse (- 0,8 %). Reste que le loyer moyen breton (9,5 €/m²) reste inférieur à la moyenne nationale (12,6 €/m²). Et moitié moins élevé que le loyer moyen en Ile-de-France (18,5 €/m²). Ce niveau de loyer place la Bretagne dans un groupe de régions qui comprend l’Aquitaine, la Bourgogne, le Centre, Midi-Pyrénées et les Pays de la Loire.