Pornic, est l'une des villes qui connaît la plus forte évolution des prix de l'immobilier en pays de la Loire. Elle porte la côte de Jade qui reste très dynamique. Selon la Chambre départementale des notaires, le littoral et la métropole nantaise sont les secteurs qui connaissent les plus fortes hausses dans les prix de l'immobilier.

Entretien avec Maître Jean-Charles Veyrac, délégué à la communication.

Le secteur de la côte de Jade est très dynamique au niveau des constructions neuves, notamment à Pornic. Quelle est votre analyse sur cette évolution et quelles conséquences sur les prix ?

Jean-Charles Veyrac : La commune de Pornic  a fait le choix de développer les constructions. Dans le classement des villes en Bretagne et en Loire-Atlantique, elle est l’une des plus dynamiques. Dans le neuf, Pornic se classe à la 10e place régionale au niveau des prix dans le neuf (+10 % en un an) et en 8e position pour les appartements anciens, à 3 700 € le mètre carré, en prix médian, et 10 % de hausse. Ici, Pornic est devant Quiberon, Dinard ou Le Pouliguen. Elle se positionne dans les communes attractives du département voire de la région. À Pornic, le ticket moyen d’un appartement ancien est de 150 000 € pour 40 m2. À Saint-Brevin les Pins, on est environ 25 000 € en-dessous, pour le même bien. Du côté du neuf, Pornic connaît une hausse de l’ordre de 10 %, avec environ 4 000 € le m2.

Qu’en est-il des maisons anciennes ?

Pornic connaît la plus forte hausse des prix sur les maisons anciennes (+11,6 % en un an) sur la côte de Jade, un prix médian de 260 000 €. En comparaison, on est à 208 000 € à La Bernerie en Retz, 190 000 € (+5,6 %) à La Plaine sur Mer, 225 000 € à Saint-Brevin (+9,2 %). À La Baule, les prix stagnent, avec un médian à 383 000 € (+0,3 %).

Que constatez-vous pour les terrains à bâtir ?

Sur le littoral sud Loire, il y a une stagnation des prix. Il y a beaucoup d’offres, suffisantes pour alimenter le marché. On est à 180 € le m2 à Pornic, 140 € le m2 à La Plaine sur Mer ou encore 160 € le m2 à La Bernerie en Retz.

Sociologiquement, comment se répartissent les acquisitions ?

On voit toujours beaucoup de retraités qui s’installent sur la côte de Jade. Il y a du volume, mais le ticket d’entrée augmente et devient moins accessible. Des gens choisissent alors d’habiter sur des communes limitrophes.

Et ailleurs, dans le pays de Retz ?

Sur Pont Saint-Martin, Saint-Philbert de Grand Lieu ou encore La Chevrolière, il y a une attirance grâce à la proximité de Nantes. C’est l’effet deuxième couronne. À La Chevrolière, il y a eu une hausse de 15 % des prix sur un an, à 216 000 € en prix médian ; à Saint-Philbert, +12,6 %, à 208 000 €. À Machecoul Saint-Même, +10 à 12 %, à 169 000 € ; à Bouaye, +8,6 %, à 250 000 €.

Y a-t-il des secteurs plus « bouchés » ?

Certaines communes connaissent des baisses de prix, par exemple Frossay, Villeneuve en Retz ou encore Chaumes en Retz. Mais il faut être prudent. Le pays de Retz reste globalement très attractif. À Châteaubriant, dans le nord du département, la situation est plus compliquée (-12,5 %).

Comment réagissent les établissements bancaires aujourd’hui face aux demandes de prêt ? La conjoncture est-elle favorable ?

Les taux restent historiquement bas. Cela permet d’avoir des achats relativement vertueux.

L’année 2018 sera-t-elle finalement un grand cru pour l’immobilier ?

Au premier trimestre 2018, on a connu une très forte baisse du nombre de transactions, en volume. Il y a eu redémarrage au deuxième et au troisième trimestre, avec de forts volumes, même si l’on n’atteint pas ceux de 2017, qui avait été une année record. En fin d’année dernière, il y a eu des annonces du gouvernement sur des réformes fiscales à venir (Pinel, prêt à taux zéro) et il y a eu sûrement de l’attentisme de la part des acquéreurs. Les contraintes ont été moins importantes que prévues et les projets d’acquisition sont repartis à la hausse.

La nouveauté, c’est qu’aujourd’hui, il y a des fractures. La Métropole nantaise et le secteur de Saint-Nazaire sont dynamiques avec des volumes très soutenus et des hausses de prix. Ces évolutions locales viennent tronquer les moyennes départementales. À l’opposé, il y a des secteurs du département qui stagnent, voire avec des prix qui baissent, en zones rurales. Cela peut s’expliquer par la réforme du prêt à taux zéro sur les terrains à bâtir, limité à certaines zones urbaines.

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