Les Bretons sont de plus en plus nombreux. L'urbanisation ronge la campagne. Pourtant, la région compte 120 000 logements vacants. Un paradoxe.

La Bretagne (administrative) accueille environ 25 000 nouveaux habitants par an. À ce rythme, elle comptera 500 000 habitants de plus en 2040. Autour de 3,7 millions contre 3,2 millions aujourd’hui, rappelle l’Insee Bretagne.

Pour accueillir cette population nouvelle, les grandes villes s’étalent et les lotissements fleurissent. En consommant un espace agricole précieux. Pourtant, révèle l’Insee dans une récente étude (Octant N° 49), 120 000 logements sur un total de 1,77 million sont vacants en Bretagne.

Un taux de 6,8 %, certes inférieur à la moyenne nationale (7,1 %) mais en forte progression. La part de logements vacants est en hausse dans les deux tiers des 920 communes rurales, mais aussi dans 80 % des 350 communes constituant des unités urbaines.

« Plus de population à loger et plus de logements vacants : un paradoxe breton ? » s’interrogent les analystes de l’Insee. En s’empressant de préciser que ce paradoxe n’est qu’apparent. Et on en connaît la plupart des causes.

Une mobilité accrue des ménages augmente la rotation dans les logements et provoque donc, à chaque changement de propriétaire ou de locataire une vacance temporaire. L’accélération du rythme de la construction laisse aussi des logements neufs en attente d’acquéreurs. Enfin, les nouvelles normes, en matière d’économies d’énergie notamment, touchent un habitat ancien qui trouve difficilement preneur. Cette recherche de confort explique qu’on continue à construire du neuf dans des communes où le nombre de logements vacants est pourtant important.

Les études prouvent qu’en réalité, pour une bonne fluidité du marché, il n’est ni possible ni souhaitable de descendre en dessous d’un seuil de 5 % de logements vacants. Ceci dit, l’Insee a aussi calculé que si la Bretagne réduisait de seulement un point son taux de vacance, pour passer de 6,8 % à 5,8 % (celui des Pays de la Loire), ce sont 40 000 arrivants qui trouveraient à se loger en Bretagne. Sans pression foncière supplémentaire…

Face au faible levier que constituent les logements vacants pour répondre à la pression démographique, l’Insee ouvre une autre piste de réflexion. Celle de « la mobilisation de résidences secondaires », nombreuses en Bretagne, parfois inoccupées ou alors de manière très occasionnelle. Quelques régions tentent déjà d’exploiter ce gisement.

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