Rennes 2030 > Sébastien Sémeril, 1er adjoint au maire de Rennes, se livre sur le projet Rennes 2030.Il explique aussi comment préserver le patrimoine et la place de la nature en ville.
Trois questions à… Sébastien Sémeril, 1er adjoint au maire de Rennes.
De nombreux Rennais expriment un sentiment d’ennui, d’enfermement devant les immeubles qui se construisent. Le projet Rennes 2030 va-t-il encourager une certaine diversité architecturale ?
Bien sûr : l’objectif est de redonner le crayon à l’architecte. Faisons un rapide retour en arrière. En 2004, Rennes était la troisième ville la plus chère de France. Edmond Hervé a choisi de libérer des droits à construire le long des axes principaux et de créer un choc de l’offre. Cela a bien fonctionné, puisque Rennes se situe actuellement au 16e rang. On peut comprendre que la concentration de bâtiments R +4 sur les grandes artères provoque un effet loupe et qu’on ait le sentiment de voir toujours la même chose.
Mais Rennes est une ville dynamique, qui accueille chaque année de nouvelles populations. L’objectif est de construire 1 500 logements par an, dont les deux tiers vont servir à maintenir la population présente (étudiants quittant leur famille, couples qui se séparent…). Il faut donc trouver l’espace nécessaire pour de nouveaux bâtiments, tout en évitant l’étalement urbain, ce qui conduit à la densification des constructions.
Le projet Rennes 2030 entend favoriser la diversité des formes (hauteur des constructions, respect de l’existant, étagement progressif des hauteurs, circulations…) en imposant de ne construire que sur 80 % de la parcelle.
Rennes est aussi une ville fière de son patrimoine. Comment le préserver ?
Les normes jusqu’ici incitatives vont devenir coercitives. Sur avis des experts, nous avons défini un Patrimoine d’intérêt local, soit 2 500 parcelles qui devront être préservées. Il peut s’agir de constructions typiques (les maisons cheminotes Sud gare), ou uniques, en intégrant le patrimoine du XXesiècle (Les Horizons). Les parcelles « trois étoiles » ne pourront pas être démolies.
Quelle place va-t-on réserver à la nature en ville ?
C’est une priorité. Tous les habitants doivent se trouver à moins de cinq minutes d’un lieu de végétation. Les berges de la Vilaine sont en rénovation, la diagonale verte qui part de la forêt de Rennes jusqu’au Boël apporte de l’agrément et de la fraîcheur en ville. On plante des arbres… Car nous sommes convaincus que la nature en ville est aussi facteur de lien social.